Rencontre avec Dominique Manotti…
Vol avec violence
En douze romans, Dominique Manotti s’est imposée comme une auteure incontournable du polar politique. Avec Racket, cette agrégée d’histoire, ancienne syndicaliste, soixante-huitarde non assagie, puise directement, une fois de plus, dans l’actualité économico-politique pour faire fiction. Le livre est très librement inspiré du scandale d’Etat de l’affaire Alstom : un haut cadre d’un fleuron stratégique de l’industrie tricolore jeté en prison par la justice américaine avant qu’une boite US s’empare de la filiale, sans la moindre réaction du gouvernement français. A la barbe de Montebourg et avec l’approbation du ministre Macron… L’auteure met en scène des personnages imaginaires mais prévient : « les faits les plus invraisemblables sont totalement authentiques. » A la manœuvre, on retrouve Noria Ghozali, inspectrice mutée dans un placard du renseignement intérieur en raison de sa filiation maghrébine. Attention ! Dominique Manotti, au style sans fioritures, n’a pas froid aux yeux : l’argent et le pouvoir riment souvent avec le sexe et le sang.
M. G.
Racket, de Dominique Manotti, édition Les Arènes, collection Equinox, 500 pages, 18 euros.
Retrouvez Dominique Manotti lors de deux rencontres, dans le cadre des Nouvelles Hybrides, animées par Michel Gairaud du Ravi. Jeudi 21 mars, 19h, à la bibliothèque de Jouques (13) à propos de Léonardo Sciascia et vendredi 22 mars, 19h, à la bibliothèque de Mirabeau (84) au sujet de Racket.