Renaud Muselier
« Ça s’en va et ça revient, c’est fait de tous petits riens » : à Marseille, dans LA ville du recyclage, le retour de Muselier (ex-ministre, député, maire d’arrondissement, 1er adjoint…) rappelle ces vieilles stars qui, après avoir fait leurs adieux à la scène, n’ont de cesse de vouloir y remonter. On ne parle pas de son billet dans le mensuel Bons baisers de Marseille, mais de sa désignation par l’UMP comme tête de liste dans le sud-est pour les européennes. Pourtant, sèchement battu aux législatives en 2012, celui qui se voyait déjà calife à la place de Gaudin avait décidé de raccrocher les gants : « J’ai compris le message des électeurs », chevrota le quinqua en annonçant sa retraite anticipée. Mais les « patients » de ce patron de clinique n’ont pas suffi à celui qui, pour tromper son ennui durant sa traversée du désert, n’a cessé de distiller quelques perfidies à l’égard de ce père, Jean-Claude Gaudin, qu’il n’a pas réussi à tuer. Alors, au dernier conseil municipal, il est sorti de l’ombre. Pour mieux rentrer dans le rang. Sans oublier, au passage, de s’auto-congratuler. MP 2013, c’est lui ! La métropole, aussi. Euromed, pareil ! Quant à l’exclusion du PS de Guérini, sûr qu’il est derrière. Et cet « homme pressé », un œil vers Bruxelles, l’autre sur Marseille, de chantonner : « Nous travaillons pour l’Europe, voire pour le monde. » Assuré d’être élu, il lui faudra toutefois affronter un autre dinosaure, Jean-Marie Le Pen, dans un scrutin où le FN est d’ores et déjà annoncé en tête. Et Gaudin comme Le Pen vous le diront, en politique, les dauphins, c’est fait pour s’échouer.
Sébastien Boistel