Que d’eau, que d’eau…
« Marseille est comme une belle femme de 50 ans. Tout le monde la regarde mais il n’y a plus personne pour l’aimer. Et l’eau qui coule dans ses rues est comme les larmes sur son visage » : ainsi se conclut « Le prisme de l’eau », le film de Nicolas Roman-Borre que lui a inspiré la « générosité » des cantonniers marseillais quand il s’agit de laver les rues de la ville. Une réflexion poétique mais aussi politique et donc polémique. Car, le 22 mars, c’était la journée internationale de l’eau. Et, un an après les forums mondiaux, la cité phocéenne n’est toujours pas un modèle de sobriété, consommant encore officiellement 3,6 millions de m3 d’eau potable pour nettoyer ses rues, en réalité bien plus, comme l’avoue MPM. Mais, ont promis ses représentants lors du débat auquel le Ravi a participé, ça va changer !
Et pour cause, d’ici 2014, le prix de l’eau, que MPM paye pour l’instant 20 centimes d’Euros, va augmenter. D’ici l’an prochain, donc, alors qu’un « nettoyage à sec » est expérimenté dans les quartiers sud, sur les 8000 boîtes de lavage, « la moitié vont être fermées, assure Lionel Rhigi en charge de la formation des agents à MPM. Et l’eau ne devra servir que pour la finition ». D’où la nécessité de « former » les cantonniers. Une gageure, pour Pierre Sémériva, élu EELV à MPM, qui aimerait que « le syndicat majoritaire » (FO) cesse d’être l’unique interlocuteur sur cette question. Le matin même, la communauté urbaine était interpellée sur « l’opacité » dans laquelle sont renouvelés les contrats avec Veolia pour l’eau et Suez pour l’assainissement. L’eau à Marseille, un sujet brûlant…
S. B.