Quand la démocratie use de méthodes anti-démocratiques
C’est l’histoire d’une rencontre entre un homme, Mickael Gott, médecin et honnête père de famille, et une femme, prisonnière politique, condamnée à perpétuité pour « acte de terrorisme », et incarcérée depuis 7 ans dans une cellule d’isolement. Nous sommes en Allemagne dans les années 70, à l’époque de la bande à Baader.
Le lieu de confrontation est un espace clos. Le médecin justifie sa venue comme une « visite de contrôle » pour effectuer sur la prisonnière une batterie d’examens qui virent rapidement à l’interrogatoire musclé où chaque camp s’efforcera de démonter la logique de l’autre. Chacun est convaincu de la pureté de son engagement. « Lui » se dit épanoui dans les limites définies par les lois démocratiques et la morale divine. « Elle » revendique son statut de martyre. L’effet contagieux de l’Histoire sur l’individu demeure la grande question de la pièce…
Ecrite en 2003, année de la guerre en Irak et deux ans après le 11 septembre, Acte interroge la réponse des démocraties pour se défendre d’une armée invisible : le terrorisme. Au nom de sa propre sauvegarde, la démocratie use de méthodes anti-démocratiques…
Mon désir de metteur en scène est de défendre l’idée d’un théâtre qui explore la solitude et l’errance de l’homme moderne coincé entre une mémoire traumatique et un avenir incertain.
Vincent Franchi