Police partout
Si la macronie se méfie des médias, que dire de la galaxie frontiste ? La défiance est telle qu’elle a ses propres organes. Et, à l’instar de certains casques, c’est pointu. Comme « Défense Police Magazine », émanation d’une association marseillaise dont le nom résume la ligne et le dernier numéro, consacré au « malaise policier », fait la part belle à la question médiatique.
L’édito – intitulé « implication des médias » – fait état des démarches de l’association pour alerter les autorités sur la dangerosité de la presse pour les forces de l’ordre, les reportages étant devenus « une source de renseignements voire une véritable aubaine pour les malfrats de tout poil, du petit délinquant au terroriste ».
Et de plaider pour une réécriture de la « loi fondamentale » avec, à l’article 1 : « Tout citoyen est tenu à un respect scrupuleux des policiers, des gendarmes, des pompiers »… En cas d’insultes, d’outrages ou pire ? « Cour de justice spéciale » et « prison ferme ». Et pour les médias « Tous les journalistes qui répandent la haine anti-flic seront poursuivis pour « incitation à la haine sécuritaire » et « attentat à la dignité et à l’honneur des défenseurs de l’ordre républicain »… » Du délire ? Peut-être.
En attendant, tandis que Gaspard Ganz, le fondateur de Taramis News, vient d’être arrêté et interdit de manif des gilets jaunes, Olivier Cyran, un ancien de Charlie et CQFD, lui, est convoqué pour un tweet où il évoquait, pour de rire, une « formation » au « savoir-brûler Pôle Emploi » ! Et un instit’ d’être poursuivi par un syndicat policier pour avoir appris à ses élèves une chanson d’Aldebert où les mômes envisagent, « pour louper l’école », de faire « pipi sur un policier ». Pas de doute, les démarches à la con méritent bien un ministère !