Ne baissons jamais les bras !
Parmi le flot de commentaires qui a suivi le sacre du FN aux européennes, un mot n’a guère été prononcé dans les médias nationaux : raciste. La presse étrangère, par contre, n’a pas eu de fausse pudeur. Pour elle, la victoire du Front national est celle d’un parti raciste. Pour nous aussi. Le rejet des « musulmans », assimilés à des étrangers, reste le principal projet de l’extrême droite de Marine Le Pen. Certains de ses électeurs expriment bien sûr un refus du « système », une détresse sociale, un besoin de « sécurité ». Mais tous, ou presque, font de la xénophobie leur point de ralliement.
Les avancées du FN sont faites de nos reculs. Dans le 14ème arrondissement marseillais par exemple, le Front national pointe à 42 %. Dans ces quartiers populaires, l’abstention frôle aussi les 73 %. Là, plus qu’ailleurs, en ces terres de chômage de masse et de clientélisme éhonté, la politique y est discréditée. Le FN progresse lorsque le PS est impuissant à incarner le changement promis, lorsque l’UMP se radicalise loin des fondamentaux républicains, lorsque la gauche et les écologistes peinent à dessiner des alternatives.
Le goût de défaite est amer. Les grandes mobilisations sociales sont au point mort. Plus que jamais, pourtant, ne baissons pas les bras ! L’heure est à la résistance. Mais résister ce n’est pas seulement s’opposer. Il s’agit aussi d’inventer de nouvelles pratiques, perspectives et solidarités. L’existence d’une presse pas pareille – plurielle et fédérée – peut s’avérer précieuse pour accompagner cet immense chantier. Lecteurs pas pareils, on compte sur vous !
le Ravi