Marée humaine
Elle devait déferler dans les rues pour s’opposer aux réformes du gouvernement. Certes de grèves en manifs, le printemps social a été chaud. Mais si la rentrée sociale sera tendue et bien que, cet été, des syndicats poursuivent la bataille ferroviaire, Emmanuel Macron a promulgué la loi sur la SNCF. Après la dérèglementation du travail, il vise maintenant celle du système des retraites. Et va pouvoir se détendre, en famille, dans sa nouvelle piscine au fort de Brégançon.
La marée humaine qui converge est celle des touristes se précipitant dans l’une des destinations les plus prisées au monde : la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Que Renaud Muselier, le président LR du conseil régional, vend désormais comme une marque déposée, le Sud©. Les mots clefs : attractivité, compétitivité, « identité retrouvée ». Pour la solidarité, il faudra repasser. L’Aquarius, avec ses enfants, femmes et hommes rescapés de la noyade, n’accostera pas de sitôt sur nos rives.
Christian Estrosi, élu en 2015 par un front Républicain contre l’extrême droite, a retrouvé lui aussi son identité : « Nice n’est pas Lampadusa, et Paris n’est pas Rome », a-t-il martelé, expliquant que ni sa ville, « ni Marseille, ni ailleurs » n’ont vocation à « accueillir des migrants ». Une position finalement similaire à celle de Matteo Salvini, le ministre néo-fasciste italien. Xénophobes de tous les pays, unissez-vous ?
le Ravi