Malbouffe : une riposte paysanne ?
Gare à toi Ronald !
De poulets aux hormones en crise de la vache folle, de fruits et légumes assaisonnés aux pesticides en passant par des bas morceaux de chevaux vendus comme du bœuf dans les plats surgelés, les années passent et les nouveaux épisodes de la grande saga de la malbouffe s’enchaînent. A chaque scandale alimentaire, les consommateurs s’interrogent : le monde agricole est-il une partie du problème ou bien de la solution ?
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les paysans ne sont pas à la fête. Des études y annoncent régulièrement la disparition des terres fertiles grignotées par l’urbanisation et la spéculation. Les terrains agricoles pèsent désormais dans la région seulement 29 %. En février les élections professionnelles ont peiné, dans une grande indifférence médiatique, à mobiliser les quelques 20 000 chefs d’exploitations de Paca. La FNSEA, le syndicat proche de l’UMP, jadis du RPR, est restée très largement majoritaire avec sa vision productiviste conforme aux exigences de l’agro-industrie.
Pourtant d’autres chiffres font entrevoir, une autre réalité : plus de 13 % de la surface agricole utile en Paca est consacrée à l’agriculture biologique, un record national. C’est dans la région, également, qu’a pris naissance le système des Amaps, les Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne. Les consommateurs y passent un partenariat avec des agriculteurs en pré-achetant leurs productions. Relocaliser, favoriser les circuits courts, miser sur la qualité, réorienter les aides à l’agriculture vers les petites exploitations : autant de pistes pour ôter son sourire à Ronald, le clown de Mac Donald’s… Michel Gairaud