Lydia Schenardi (FN) revendique la censure des « journalistes malhonnètes »
La conseillère régionale des Alpes-Maritimes, conseillère municipale de Menton, responsable départementale du FN « 06 » et ex-députée européenne (vive le cumul des mandats chez les notables du pseudo parti « anti-système » !), a une conception très particulière de la liberté de la presse.Après Mediapart le 6 septembre à Fréjus (83), après Radio Galère le 8 octobre à Marseille, cela a été au tour du Ravi (lire aussi page 10), le 18 octobre au Pontet (84), de se voir interdire par le FN l’accès à une réunion publique ouverte à la presse.
Interrogée par les étudiants de l’IUT de Cannes (06), le 24 octobre, Lydia Schenardi assume ouvertement cet acte de censure : « Plutôt que d’avoir de mauvaises retombées dans la presse, pour certains journalistes nous préférons qu’ils s’en aillent ou qu’ils n’enregistrent pas nos propos. » Motif ? « C’est le côté mensonger et la déformation des propos que nous avons réprouvés (…) C’était des journalistes qu’on connaissait et qui avaient été franchement malhonnêtes dans la manière dont ils avaient rapporté des événements… »
Le FN a le droit, bien entendu, de porter plainte si nos enquêtes sont « mensongères ». S’il ne le fait pas, c’est que la solidité de nos investigations ne lui permet pas d’acter en justice. Et comme le Ravi, Mediapart, et Radio Galère l’ont rappelé dans un communiqué (pour le lire c’est par ici…), paraphé par quatre des clubs de la presse de la Région, « il n’appartient pas, dans notre République, aux formations politiques de trier les journalistes participant à leurs conférences de presse ou à leurs réunions publiques ». Il s’agit même d’un acte discriminatoire s’opposant à l’une des libertés fondamentales, celle d’informer.
Michel Gairaud