Lutter, agir, se mobiliser…
1. Lutter pour que vive un journal d’enquête
Bien sûr, il y a la presse locale, qu’on peut lire en sirotant son café. Mais où sont l’irrévérence, la liberté de ton et l’investigation ? Bien sûr, il y a la presse spécialisée, qui nous parle hobbys ou lobbys. Mais où sont les affaires de la cité ? Et, bien sûr, il y a la presse nationale, qui a parfois des correspondants locaux et qui, une ou deux fois par trimestre, va pondre un papier sur la région. Mais cela sera écrit pour Paris, déraciné, avec un accent qui sent la flagornerie. Fondement de la presse, essentielle à la démocratie, l’enquête demande au contraire du temps et de l’ancrage local, du cœur et de la liberté.
2. Se battre pour qu’existent des titres satiriques
Qui décernerait chaque mois le Ravi de plâtre ? Qui permettrait aux grandes plumes de la caricature provençale et d’ailleurs de se faire les dents ? Qui oserait des gros surnoms qui tâchent aux stars et aux starlettes de la politique ? Qui rappellerait que l’irrévérence est une « condition du développement de toute intelligence » ? La satire n’est en effet pas qu’amusement : c’est une manière de décaler le regard pour aller plus en profondeur, en même temps qu’un exutoire pour oser penser différemment.
3. Agir pour un monde où les journalistes vont vers les « autres » (l’enfer, vous savez)
Un monde où les pisse-copies ne seraient pas vigies encensées d’une société refermée sur elle-même, mais échangeraient avec tous les publics, et pas seulement pour les interviewer. Un monde dans lequel, ô chimères, ils travailleraient avec eux, en particulier les plus fragiles, ceux qui ont le moins la parole, pour qu’ils puissent faire valoir leur point de vue et exercer leur esprit critique.
4. Se mobiliser pour développer les médias pas pareils
Tant de médias, différents dans la forme et dans les ambitions, sont finalement trop pareils : neutres ou partisans, ciblant explicitement ou inconsciemment telle ou telle catégorie, vendant de la publicité ou de l’influence. Mais d’autres, souvent moins connus, parfois juste centrés sur un quartier, remplissent pleinement le rôle social de la presse. Ce rôle de découvreur de questions, de révélateur des dysfonctionnements, d’expressions, d’engagements et d’émancipation de ceux que l’on voit et que l’on entend le moins.
5. Batailler pour prouver qu’un autre modèle économique médiatique est possible
Quoi, pour lancer un titre ou se lancer dans une aventure de presse, il faudrait avoir seulement envie de gagner de l’argent (au détriment des lecteurs) ? Ou bien, et c’est au fond la même chose, il faudrait accepter d’en perdre juste pour renforcer la puissance de grands groupes ou d’hommes d’affaires suffisamment défiscalisés afin de ne plus savoir quoi faire de leurs euros ?
Heureusement, il existe tout cela
Des journaux d’enquête de qualité, sur internet ou sur papier. Des médias pas pareils, locaux ou nationaux. Des titres satiriques, hebdomadaires ou mensuels. Des entreprises de presse appartenant à leur lectorat, associatives ou coopératives. Des journalistes qui s’investissent dans l’éducation aux médias, qui sortent des cercles vers lesquels leur position sociale les ramène inexorablement.
Et il existe en Paca un titre qui, depuis 15 ans, fait tout cela à la fois
Un mensuel vraiment pas pareil qui lutte, qui se bat, qui agit, qui se mobilise, qui bataille et qui ne baisse jamais les bras. Une aventure associative, portant un journal d’enquête et de satire, qui organise aussi des ateliers d’éducation populaire sur tout le territoire, qui vit pour prouver que la presse, ingrédient indispensable à la démocratie, est magnifiée par autant d’ambition. le Ravi.
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