Le système Guérini bouge encore
Mercredi 2 mai va être une journée bien triste pour Jean-Noël Guérini. Convoqué à la gendarmerie dans le cadre de l’affaire qui porte son nom, le sénateur PS et président du conseil général des Bouches-du-Rhône va manquer l’officialisation d’une nomination qui doit pourtant lui faire chaud au cœur. Contrairement à ce qu’il affirmait fin mars, Christophe Masse, conseiller général proche de Jean-Noël Guérini, va proposer ce jour-là au conseil d’administration de Treize Habitat (ex Opac Sud) le nom de Gérard Lafont pour prendre la direction l’office HLM du Département qu’il préside.
Ancien de la maison, Gérard Lafont est un proche et fidèle de la fratrie dont les ennuis judiciaires s’accumulent de puis presque trois ans. Directeur de service à l’Opac Sud lorsque Jean-Noël Guérini le présidait, il a suivit le sénateur au conseil général lorsque ce dernier en a pris la tête, en 1999. Aujourd’hui, il y dirige le service construction, ce qui lui a valu la visite des enquêteurs en juin dernier. Si certains louent son travail, d’autres sont plus que dubitatif sur sa nomination à la tête d’une institution aussi sensible. Pour rappel, Alexandre Guérini y faisait la pluie et le beau temps à Treize Habitat du temps de sa splendeur. Contacté, Christophe Masse, balaie tous les soupçons : « Je ne ferais pas de commentaire sur ce sujet. Dans ce genre d’organisme, il doit y avoir une osmose entre le président et le directeur général. J’ai impulsé une nouvelle politique, j’ai besoin d’un regard neuf et visionnaire. J’ai agi en professionnel et recruté un professionnel. Du moment que mon conseil d’administration me suit, je ne demande rien à personne. » Il faut le croire sur parole ?
Même revers de la main quand est évoqué la date de la prise de fonction de Gérard Lafont, le 2 juillet, soit après les législatives pour lesquelles le président de Treize Habitat est candidat. Certains, les mauvais esprits dont ne fait évidemment pas parti le Ravi, y voient une trop heureuse coïncidence. Réponse de Christophe Masse : « Ce sont des démarches administratives, que je ne connais pas, qui imposent ce délai. » Pour une fois que les lenteurs de l’administration française arrangent quelqu’un…
Jean-François Poupelin