Le RIC pour les nuls
Inscrit au marqueur noir sur le dos de très nombreux gilets jaunes, le Ric (référendum d’initiative citoyenne) est devenu le gimmick des ronds-points toute l’année écoulée. Souvent dénigré par les élites médiatiques et politiques, ce système de démocratie directe est en réalité très ancien, avec dès le 18ème siècle l’exemple suisse. Ce que montrent ici deux maîtres de conférences en science politique à sciences po Grenoble, dont une est membre du collectif de recherche transdisciplinaire pour la pensée critique Cortecs. Principes et fonctionnement, historique, effets sur les politiques publiques et les citoyens : les deux universitaires livrent ici un panorama hagiographique et presque exhaustif (parfois trop) du Ric. Ils en distinguent plusieurs échelles, décrivant le Ric constitutionnel comme seul garant d’une vraie démocratie directe puisqu’il permet aux citoyens de changer les lois sans que les politiques ne puissent les détricoter par la suite. Le Ric, à différents degrés d’application, est en fait régulièrement utilisé dans les États fédéraux américains, en Amérique du Sud et toute une flopée d’autres (petits) pays. Mais si « le Ric est considéré car il est instrument de ceux qui n’ont pas le pouvoir, il devient une menace quand on est élu ». À quand un Ric sur le Ric ?
C. C.
Ric, le référendum d’initiative citoyenne expliqué à tous, de Clara Egger et Raoul Magni-Berton, Fyp éditions, 189 pages, 20 euros.