Le président d’Anticor, Jean-Christophe Picard, emplâtré
Anticor, l’association anti-corruption, n’en finit pas de se déchirer. Dernier épisode ? Le nouveau président, Jean-Christophe Picard (patron des radicaux de gauche dans le « 06 ») a fait savoir qu’il était prêt à voir la charte Anticor paraphée par le FN, ce parti ayant « suffisamment changé, en témoigne la récente exclusion de Jean-Marie Le Pen ». Quand on sait qu’Anticor est né au lendemain du 21 avril 2002…
Champagne au Front, stupeur à gauche et bronca en interne, certains allant jusqu’à démissionner. « Il n’y en a eu que 4, minimise Picard. Ce n’est pas nous qui normalisons le FN mais les électeurs. La diabolisation ne marche pas. Alors mettons-le face à ses responsabilités. Le FN est-il prêt à signer contre le cumul des mandats, pour la transparence ? On n’a eu aucune demande de leur part ni des gros partis dits « traditionnels ». Et c’est là le problème. »
Reste que, sans chercher bien longtemps, on trouve déjà dans l’Aude un frontiste, Christophe Klouchi, qui a tenté, en vain, de signer la charte. Et puis aux dernières municipales, à Nice, Picard a été sur la liste d’Olivier Bettati, un ancien adjoint de Christian Estrosi qui vient de passer au FN ! « Ça a été une surprise, parce qu’on avait monté une liste de gens plutôt modérés. Je suis déçu, déplore Picard. Mais ça prouve bien la normalisation : après les électeurs, le FN réussit à attirer les cadres. »
En attendant, Anticor a suspendu sa campagne de signature de charte, préférant laisser les candidats piocher dans une trentaine de propositions. Et au FN, on se frotte les mains que l’on a, évidemment, propres. Comme l’a dit David Rachline, le sénateur-maire de Fréjus, à propos de la condamnation pour « incitation à la haine raciale » de Philippe Vardon, un Identitaire ayant rallié le FN et accueilli sur les listes de Marion Maréchal (nous voilà) Le Pen : « Mieux vaut ça que d’être condamné pour corruption ! » Picard fait froid dans le dos !
Sébastien Boistel