Le palmarès 2012 des villes à fuir

février 2012
Pour la deuxième année, le Ravi publie son palmarès des villes à fuir en Paca. Fréjus est toujours bonne première et le « mensuel qui ne baisse jamais les bras » garde son regard critique sur l’exercice. Principale nouveauté : les municipalités prennent désormais très au sérieux notre plaisanterie !

ravi_-une-_92light.jpgOù ne fait-il pas bon vivre en Paca ? le Ravi a voulu, cette année encore, répondre à cette question vitale en classant 29 villes de la région à travers des indicateurs objectifs, données officielles, publiques et indiscutables.

Pour aider la lecture des indicateurs, ils sont regroupés, cette fois, en quatre catégories : Liberté, Egalité, Fraternité, Choucroute. Clin d’œil à Jean Yanne et à une République qui oublie le sens des mots, ce classement n’en offre pas moins un palmarès sans doute bien plus incontestable que ceux qui fleurissent régulièrement dans la presse nationale et régionale. Notre méthode est totalement transparente, les données sont en ligne sur le site Internet du Ravi. Qui peut en dire autant ? Les agences de notation ? Les instituts de sondage ?

Premiers résultats du cru 2012 : Fréjus sort vainqueur, et le groupe de tête varie peu par rapport à l’an dernier, même si les indicateurs ont été presque tous changés (emprunts toxiques, commerces de proximité, rapport entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres, élus « droite populaire », etc.). De manière générale, les grandes villes sont plutôt pénalisées (résultat du choix des indicateurs), tandis que les Alpes ferment le palmarès (qualité de l’air oblige) au détriment des mairies communistes des Bouches-du-Rhône. Les petites villes riches en services publics et en logements sociaux gardent la cote. Comme l’année dernière.

Une stabilité finalement logique. En changeant une ou plusieurs variables, en modifiant la composition des catégories, les villes bougeraient d’une voire de plusieurs places. Mais les grandes directions restent les mêmes : multiplier les indicateurs ne ferait que stabiliser le palmarès. Pour quel motif ? Pour une raison simple, et inhérente à tout palmarès, une raison que le Ravi, dans sa volonté de transparence totale, vous livre avec sa méthodologie : un classement, quel qu’il soit, ne fait jamais que refléter les idées (explicites ou non) de ses concepteurs. Un classement de football regarde les victoires des équipes, pas leur qualité de jeu. Un palmarès des lycées s’intéresse aux résultats au bac, mais pas à la vie quotidienne des lycéens ni à ce qui leur est offert pour développer leur maturité. Une agence de notation mesure la capacité d’un Etat à rembourser sa dette, pas sa volonté de faire mieux vivre ses citoyens (1). On le sait.

On le sait, et on l’oublie, et on fait comme si ce classement était neutre. Et c’est aussi pour cela que le Ravi a voulu refaire son palmarès, en continuant à mesurer ce qu’il veut défendre : qu’une ville est plus agréable à vivre quand elle pratique le vivre ensemble, quand elle fait confiance à ses citoyens, quand les services publics et les accès à la culture y sont plus développés.

Alors tant mieux si, et c’est la vraie nouveauté du classement 2012, les élus prennent désormais le palmarès du Ravi au sérieux. Pour preuves : Fréjus, où le classement de 2011 a animé plusieurs conseils municipaux, a refusé de répondre au Ravi malgré de multiples promesses ; à Digne, bonne dernière cette année, Serge Gloaguen, le maire DVG, conteste vigoureusement sa 15e place en « Liberté » ; à Martigues, perdante l’an dernier qui remonte en 23e position, la dir. com. nous « promet de faire mieux l’année prochaine » !

Une piste, pour elle, comme pour tous ceux qui veulent faire baisser leur ville au palmarès du Ravi : il suffit de multiplier les abonnements au « mensuel de Paca qui ne baisse jamais les bras » (2) ! (Pour s’abonner, c’est ici)

Nicolas Meunier & Jean-François Poupelin

(1) Pour aller plus loin : lire ou relire le palmarès 2011 sur www.leravi.org. (2) Le « nombre d’abonnés au Ravi » fait partie de la catégorie « Fraternité ». C’est le seul indicateur non-public de notre palmarès, qui en garantit l’authenticité

Les données chiffrées ici en cliquant sur l’image.

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