Le FN au pouvoir en Paca – Le débat en ligne…
Le FN au pouvoir en Paca ?
Carpentras, 19 juin, café Le Point de Lumière Avec par ordre d’apparition : Adèle Côte, du café associatif Le Point de Lumière Michel Gairaud, rédacteur en chef du mensuel le Ravi Christelle Marchand Lagier, sociologue, spécialiste du vote FN en Paca Alain Hayot, conseiller régional Front de Gauche, ancien adjoint à Vitrolles (13) Alain Biot, ancien président d’Alarme Citoyenne à Marignane (13) Christine Badinier, présidente d’Orange Autrement (84) Puis les échanges avec le public… Pour écouter le débat, cliquez ci-dessous : enregistrement_audio_carpentras.mp3
Carpentras, sous la pluie, un 19 juin. le Ravi espérait un peu de soleil pour éclairer son débat, programmé en plein air, autour de la gestion municipale frontiste, suite à l’enquête « Maréchal nous voilà » sur l’implantation de l’extrême droite dans le Vaucluse (n°108, juin 2013). Et ce à travers les exemples passés et actuels : Orange (84), Vitrolles (13), Toulon (83), Marignane (13). Les 70 personnes présentes devant Le point de Lumière (belle performance de l’avis des connaisseurs de la vie « carpentrassienne »), café associatif tout juste ouvert en centre ville, se sont quand même serrées à l’intérieur, aux abords du zinc. Trois intervenants sont revenus sur leur expérience : Alain Hayot, conseiller régional communiste, qui a bataillé à Vitrolles face à Bruno Mégret ; Christine Badinier, présidente de l’association Orange autrement, et Alain Biot, ancien président d’Alarme citoyenne à Marignane. La sociologue Christelle Marchand-Lagier, a analysé l’évolution du vote FN en Paca dont elle est spécialiste. Quant à José Lenzini, journaliste, ancien correspondant du Monde à Toulon, il est resté coincé dans un aéroport algérien face au zèle des policiers de Bouteflika…
Parler de l’extrême droite en Vaucluse, nouveau fief de Marion Maréchal-Le Pen, c’est forcément évoquer Jacques Bompard, le député-maire d’Orange, sur lequel le débat s’est attardé. En racontant la difficulté de s’opposer face à un maire spécialiste de la communication auprès de ses administrés, adepte des « politiques clientélistes » via le subventionnement des associations, en exprimant son sentiment d’isolement, en insistant sur le mythe du « bon gestionnaire », Christine Badinier a suscité de nombreuses réactions et interrogations. Comment toucher le plus grand nombre ? Comment s’unir pour faire réellement barrage au FN ? « Le front Républicain est mort depuis qu’une partie de la droite s’est rapprochée du FN », a affirmé Alain Hayot.
Christelle Marchand-Lagier, tout en constatant l’ancrage local du vote d’extrême droite, remarque que sa « banalisation » n’est toujours pas à l’ordre du jour. En effectuant des sondages à la sortie des urnes en 2012, elle a établi par exemple que le vote FN reste encore celui de la honte, avec des déclarations spontanées très en deçà du résultat effectif. Et la sociologue, comme les autres intervenants et le public, de constater aussi que la progression de l’extrême droite s’articule au recul des autres partis, à l’abstention, à l’image de celle des jeunes auxquels elles enseignent à Avignon. La plupart ne votent pas. Les moins de 25 ans étaient absents de notre débat à Carpentras. « Y’ a du boulot ! », s’est exclamé quelqu’un à la sortie. Ces débats sont aussi faits pour s’en rendre compte…
Clément Chassot