La démocratie touche le Front
Samedi 22 octobre, Marion Maréchal-Le Pen, députée d’extrême droite et patronne du Front national dans le Vaucluse, fait sa rentrée politique au Pontet, la municipalité gérée par le FN dans le département. Les médias locaux et nationaux sont nombreux à avoir été conviés à la conférence de presse. Mais lorsqu’il se présente à l’entrée, notre journaliste, Clément Chassot, découvre que son nom est signalé comme indésirable sur une liste noire. Et des « gorilles » du service d’ordre le reconduisent fermement, mais sans heurts, à l’extérieur.
L’incident s’inscrit dans une série. Le 8 octobre, Stéphane Ravier, le sénateur-maire du 7ème secteur de Marseille a préféré suspendre un conseil d’arrondissement plutôt que de laisser Etienne Bastide, journaliste à Radio Galère, exercer son métier en enregistrant la séance publique. Le mois précédent, le 6 septembre à Fréjus dans le Var, Marine Turchi, journaliste de Mediapart a été elle aussi éjectée par le service d’ordre du Front national lors de l’université d’été du FNJ à laquelle assistait David Rachline, le sénateur-maire FN de la ville.
François Bonnet, directeur éditorial de Mediapart, Radio Galère et le mensuel le Ravi ont « rappelé solennellement qu’il n’appartient pas, dans notre République, aux formations politiques de trier les journalistes participant à leurs conférences de presse ou à leurs réunions publiques ». Quatre des clubs de la presse de la Région se sont officiellement associés à cette protestation, les témoignages de solidarité ont été nombreux… La volonté du FN de trier les bons des mauvais journalistes démontre la difficulté que l’extrême droite éprouve à dissimuler son vrai visage. Elle renforce aussi notre détermination, par un travail rigoureux d’enquête, à le dévoiler.
Michel Gairaud