Jean Roucas
C’est le retour de la bébête immonde. Jean Roucas, imitateur-vedette TV des années 80 avec ses prestations du Bébête-show, a fait sensation, en septembre, lors de l’université d’été du FN à Marseille. Il est venu, aux côtés de son ami Gilbert Collard, soutenir Marine Le Pen : « J’ai grandi à Marseille et ça n’est plus possible (…) c’est comme une daube provençale, cela a longtemps mûri », a-t-il commenté son engagement politique… peu ragoûtant.
Courageux mais pas téméraire, l’ex « coco-boy » pensait qu’il se tirerait à bon compte de son ralliement en annonçant qu’il ne commenterait plus dans les médias ses sympathies pour l’extrême droite. Pas de chance ! Les deux comédiens l’accompagnant dans une tournée théâtrale se désolidarisent aussitôt. Et la municipalité communiste de Gardanne, où la pièce devait être jouée le 25 octobre, se félicite, dans un communiqué, de la déprogrammation du spectacle.
Suite de la « Roucasserie » : le néo-facho comique menace alors d’assigner la municipalité PCF en justice. Il crée avec Collard « l’association des hommes libres ». Roger Meï, le maire communiste, rétro-pédale à toute vitesse en affirmant son soutien inconditionnel à la liberté d’expression et son refus de toute censure. Une prudence pas si étonnante dans une ville où le FN est arrivé en pole position, avec 26 % des voix, lors du 1er tour de la présidentielle.
Dans « Le secret de l’abbé Taillère », pièce qu’il a écrite, Jean Roucas s’est donné le rôle d’un homme « bête comme ses pieds et sourd comme un pot » (sic). Lucide.
Michel Gairaud