François Bernardini en garde à vue à Paris
Mise à jour jeudi 12 : Après avoir été placés en garde à vue mardi dans le cadre d’une enquête préliminaire du Parquet national financier, le maire d’Istres, François Bernardini, son directeur général des services, Nicolas Davini, l’entrepreneur istréen Philippe Cambon et l’architecte Paulo Dias, sont ressortis hier. Aucune mise en examen n’a été prononcée mais l’enquête, dit-on de source judiciaire, reste en cours.
À Istres, d’aucuns se sont demandés pourquoi le conseil municipal, qui s’est déroulé mardi 9 décembre matin, avait été avancé de plusieurs jours. Avec, de surcroît, cette précision, sur le site web de la municipalité : « Sous réserve de modification de date. » Était-ce lié à la campagne électorale, le conseil municipal du 9 décembre reflétant l’atmosphère délétère qui pèse de plus en plus dans la ville du maire très divers François Bernardini ? Ou Était-ce un nouvel indice que l’enquête du parquet national financier s’accélère ?
Sourire en tout cas, dans les rangs de l’opposition en apprenant, à la faveur d’un « additif » à l’ordre du jour que M. le maire avait d’ores et déjà prévu, dans le cadre d’un « mandat spécial », d’être sur Paris courant décembre. Officiellement pour représenter la ville, le 19, face à la « commission nationale de l’aménagement commercial ».
Mais, même si les services de la com’ d’Istres se refusent à tout commentaire, l’édile est monté à la capitale beaucoup plus tôt ! En effet, à en croire l’un de ses avocats, le socialiste Michel Pezet, il est prévu qu’il soit entendu cet après-midi même, ce mardi 10 décembre, dans le cadre de l’enquête que mène le parquet national financier. Même si ce dernier ne communique pas, d’autres membres de l’entourage de François Bernardini devraient l’être également. Ainsi, en interne, à la mairie, une réunion qui devait se tenir aujourd’hui et à laquelle était attendu le directeur général des services, Nicolas Davini, a été subitement annulée. Mais celui-ci n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Garde à vue possible
A contrario, l’avocat de l’entrepreneur istréen Philippe Cambon, Me Benoît Caviglioli, confirme que son client, accessoirement époux de l’adjointe au tourisme Valérie Cambon, devait bel et bien être entendu cet après-midi par le parquet à Paris. Sans toutefois être plus précis quant aux motifs de la convocation mais en évoquant déjà la possibilité d’une « garde à vue. Je suis avocat, c’est mon métier, il faut se préparer à toute éventualité ». Néanmoins, nous dit-il, « mon client est serein car il va enfin pouvoir s’expliquer, notamment sur des éléments déjà relevés par la Chambre régionale des comptes (CRC) et qui ne correspondent en rien à ce qui s’est passé ».
L’enquête, initiée il y a plusieurs années, a donné lieu à de multiples auditions et semble tentaculaire, la directrice générale des services Marlène Prosperi-Picon – accessoirement propriétaire d’une luxueuse villa – ayant été elle aussi entendue. Tout comme Philippe Colonna que la CRC a d’ores et déjà épinglée pour sa capacité à se partager entre son travail à la mairie d’Istres et le salon du vin et de la gastronomie qu’il organise depuis des années à Marseille.
Le PNF semble vouloir frapper fort. Parmi les motifs avancés et qui reviennent avec insistance (corroborant les informations de nos collègues de Marsactu) : « prise illégale d’intérêt », « abus de confiance », « trafic d’influence », « favoritisme », « détournement de fonds publics », « abus de biens sociaux »… De quoi peser dans la campagne électorale d’un édile qui a, d’ores et déjà, été condamné en 2002 pour « abus de confiance » et condamné à plusieurs années d’inéligibilité…