Indignes
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Avec les mots désincarnés et techniques d’une information judiciaire contre X, cela donne : « homicides involontaires aggravées par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement. » Autrement dit, huit vies définitivement enfouies sous les décombres d’immeubles qu’on a laissé pourrir sur place, rue d’Aubagne à Marseille, malgré des alertes précises, anciennes et répétées.
On ? Les responsabilités sont multiples mais celle de la municipalité (LR) Gaudin, par négligence ou par calcul, est centrale. Depuis un quart de siècle sa priorité – obsédée par la « requalification », en faveur des classes moyennes et supérieures, d’un centre ville jugé trop populaire -, elle fait tourner la bétonnière au grand profit des promoteurs.
Mais le drame du 5 novembre a mis sous une lumière crue l’ampleur du logement indigne au cœur de la deuxième ville française, sans que l’Etat n’en fasse pour autant une cause nationale : 40 000 logements, soit 35 % du parc locatif du centre de Marseille !
Il a aussi donné un visage à quelques propriétaires louant leurs « biens » dans des bâtiments insalubres : citons Xavier Cachard, vice-président (LR) au Conseil régional en charge des finances, proche de Renaud Muselier, contraint d’accepter sa démission. Ou encore Bernard Jacquier, vice-président (LR) lui aussi « démissionné », délégué à la commande publique de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Mais aussi, comme l’a révélé Marsactu le 11 décembre, Thierry Santelli, conseiller municipal LR (« démissionné« ) « en charge des CIQ et des voitures publiques » (sic) dans la majorité de JC Gaudin et vice-président (« démissionné« ) du département des Bouches-du-Rhône délégué aux sports. Indignes.
le Ravi