Homos : Enfin à la noce ?
Dominique Tian, député UMP, était filmé, en avril, le poing levé face aux forces de l’ordre dans une manif contre le mariage pour tous. En mai, dans sa mairie de secteur marseillaise, a pourtant eu lieu le tournage de l’épisode de Plus belle la vie mettant en scène les noces de Thomas et Gabriel. La réalité dépasse la fiction : le 1er mariage homosexuel de Marseille s’est aussi discrètement déroulé, le 17 juin, chez le même député-maire. L’ancien parachutiste a toutefois mandaté une adjointe pour présider la cérémonie. Même à Orange (84), où Jacques Bompart a réclamé en vain une « clause de conscience » pour ne pas appliquer la loi, un adjoint d’extrême droite a uni deux femmes le 24 juin…
Toujours à Marseille, 2013 couples vont échanger un baiser pour lancer, du 10 au 20 juillet, les festivités de l’Europride, avec son programme éclectique conjuguant rendez-vous militants, culturels et consuméristes… Une « marche des fiertés » drapera aux couleurs arc-en-ciel la capitale régionale. Paca serait-elle devenue soudainement « gay-friendly » ? Pas si sûr !
Invariablement, sondages et baromètres classent Toulon et Marseille parmi les villes les moins accueillantes vis-à-vis des « homos » (Têtu, décembre 2012) ou celles qui – Toulon et Marseille à nouveau mais aussi Aix-en-Provence et Avignon – sont le moins pressées de mettre en œuvre des moyens pour lutter contre l’homophobie (Idahomètre 2013). Paca a aussi fourni une bonne partie des troupes radicalisées contre l’égalité des droits. Certains rêvent toujours d’un « contre-mai 68 ». Il ne fait toujours pas bon afficher sa différence dans de nombreux milieux. Le chemin est encore long pour la cause gay et lesbienne. Celui qu’emprunte la marche de l’Europride à Marseille – du Vieux-Port aux plages – passe loin des cités…
Michel Gairaud