Ferdinand Bernhard, maire de Sanary-sur-Mer (83)
Don Ferdinand et ses casseroles qui ressemblent de plus en plus à des gamelles… « Favoritisme, détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêt » : Ferdinand Bernhard, maire (divers droite, ex-Modem, ex-UDF) de Sanary-sur-Mer (83) a été mis en examen, le 11 juin, suite à un dépôt de plainte concernant un rapport de la Chambre régionale des comptes publié fin 2012 et pointant du doigt la mauvaise gestion de la commune (sur la période 2009-2010). Les comptes annoncés comme excédentaires étaient en fait déficitaires : des recettes surévaluées à hauteur de 2 millions d’euros en 2009 et 1,35 millions d’euros en 2010 (cf le Ravi n°101).
Dans le collimateur de la justice : certains marchés publics, des frais de représentation non justifiés, l’utilisation abusive d’une voiture de fonction, l’embauche de certains collaborateurs non qualifiés… Don Ferdinand a déjà passé plusieurs heures dans le bureau de la juge de la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Marseille et devrait y retourner début juillet pour y papoter urbanisme et beaucoup plus si affinités…
En attendant, l’édile se refusait à payer sa caution de 80 000 euros pour son placement en contrôle judiciaire, une mesure qu’il jugeait « vexatoire » selon son avocat (il a fait appel). Il a ainsi vu sa caution ramenée à 60 000 euros au lieu de 80 000 en appel et avec un délai rallongé. Le maire invoquait des revenus mensuels insuffisants de 5 637 euros.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a refait les calculs pour lui. En 2014, Ferdinand Bernhard a donc perçu 39 370 euros au titre de son activité de chirurgien dentiste, 96 908 euros grâce à ses indemnités d’élu, 1 587 euros de revenus de capitaux mobiliers et 124 323 euros de revenus fonciers imposables (soit 21 849 euros par mois). Le maire est assujetti à l’impôt sur la fortune. La cour, très généreuse, a motivé sa décision de réviser à la baisse la caution de Ferdinand Bernhard par sa constance à répondre aux convocations de police et justice.
Reste pour Don Ferdinand une mauvaise nouvelle : son plus féroce opposant, Olivier Thomas (Association de défense des Sanaryens) a été nommé responsable d’Anticor 83, association qui lutte contre la corruption et pour l’éthique en politique…
Samantha Rouchard