Expulsion d’une ferme à Notre-Dame-des-Landes
Il était une fois NDDL
« L’une des batailles politiques les plus âpres du début du XXIème siècle. » Hervé Kempf définit ainsi la lutte que paysans et « Zadistes » mènent dans le bocage breton pour s’opposer à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL). L’auteur de cet essai, aussi synthétique que limpide, entretient un lien particulier avec cette histoire où s’opposent deux visions du monde. Journaliste au Monde avant de son consacrer au site Reporterre, il a claqué la porte du quotidien dont la direction trouvait ses enquêtes sur NDDL pas assez « impavides » : en clair, pas assez favorables à l’oligarchie technico-politique mobilisée depuis les années 70 pour bâtir un deuxième aéroport dans la région nantaise. Et qu’importe si la saturation prétendue du premier n’est pas un argument solide ! Et qu’importe la destruction de terres agricoles dans un département où elles sont menacées ! Et qu’importe les conditions de la concession du futur équipement à une société privée – Vinci – une première en France. Et qu’importe l’avis des fameux « Zadistes » qui tentent d’inventer sur place – en occupant illégalement mais pacifiquement les terres – une autre façon de vivre ensemble et de faire de la politique ! Face au rouleau compresseur de l’Etat « aménageur », un slogan résume la liberté et la radicalité de ce qui se joue dans cette zone autonome : « Ralentir, animaux et humains en liberté ! »
M. G.
Notre-Dame-des-Landes, par Hervé Kempf, éditions du Seuil, 160 pages, 10 euros.