Aouuuuh !
La rentrée sociale n’a pas eu lieu sur les ronds-points mais au pied des alpages. Des éleveurs, avec leurs moutons, ont tenu le siège de la préfecture de Gap. Une fois de plus, ils ont crié au loup après une année particulièrement meurtrière parmi les troupeaux. Mais ils ont dû lever le camp sans avoir obtenu le droit de tirer sur le prédateur dans les parcs nationaux. Exaspéré, un mystérieux commando encagoulé, armé de fusils, de bâtons et de fourches – se revendiquant d’un Front de libération du Champsaur – menace même dans une vidéo « d’entrer en action ».
Bien sûr, l’homme est un loup pour le loup qu’il a failli exterminer en Europe. Bien sûr, la crainte ancestrale de la bête affamée qui dévore mère-grand, peur connue comme le loup blanc, est loin d’être toujours rationnelle. Mais, nous autres, urbains en manque de grands espaces et de vie sauvage, entassés dans les plaines et sur la côte, évitons de hurler avec les loups en fustigeant sans appel la pulsion meurtrière des bergers !
Après un été caniculaire, à faire regretter un froid de loup, ne nous échauffons donc pas trop vite. La campagne électorale pour les municipales, avec nos grands fauves locaux de la politique, jeunes loups ou chefs de meute, s’annonce suffisamment saignante. Les entendez-vous déjà rugir dans nos campagnes ? Pour le coup, et pour l’électeur averti, il y a de quoi redouter de se jeter à nouveau dans… la gueule du loup. Ouuuh ! Aouuuuh !