Déraillement
Une grève perlée de deux jours sur cinq : soit 36 journées réparties en avril, mai et juin ! C’est la méthode inédite des syndicats de la SNCF afin de contrer un gouvernement déterminé à passer en force par ordonnances. Ce dernier veut « libéraliser » le rail, en supprimant au passage le statut des cheminots, désignés à l’opinion comme des privilégiés. Dès décembre 2019, les régions qui le souhaitent pourront recourir au privé pour les TER. Sans attendre, Renaud Muselier (LR) a lancé un appel à projets auxquels ont répondu dix opérateurs, dont deux italiens, deux allemands et un britannique. Et il annonce déjà la couleur : « aux heures creuses, on fera des transports par car. »
La meilleure solution pour que les trains arrivent à l’heure ? C’est donc, selon le président du conseil régional de Paca, de les supprimer ! Ce qui devrait plaire à Emmanuel Macron qui, alors ministre de l’Economie de François Hollande, avait déréglementé le transport par bus, lâchant un peu partout, dans un panache de diesel, une armada de cars : bas prix, bas salaires, basse qualité environnementale… Mais une jolie plus-value financière pour quelques opérateurs. Et un argument de plus pour démontrer que de nombreuses lignes ferroviaires ne sont pas rentables. La pollution ? Les embouteillages ? Les accidents de la route ? La qualité de vie ? Allons ! Un pays en marche forcée ne s’encombre pas d’états d’âme sociaux et écologiques…
le Ravi