Corruption Une spécialité provençale ?
Pot de terre contre pot de vin
« Corruption et criminalité organisée », « L’économie de la corruption », « Les failles juridiques dans la lutte contre la corruption » : les 6 et 7 septembre c’est la rentrée universitaire anticipée dans l’amphithéâtre de la Maison méditerranéenne des sciences de l’Homme d’Aix-en-Provence ! Des chercheurs, des militants d’Anticor, association « contre la corruption et pour l’éthique en politique », et le Ravi s’associent pour un colloque intitulé « Comprendre et lutter contre la corruption ». Parmi les intervenants, un certain Charles Duchaine, juge de profession, intervient sur « l’appréhension des patrimoines criminels » (1)…
Si depuis notre premier numéro, nous scrutons les dérives clientélistes – pas forcément illégales aux yeux de la loi – et les manifestations locales de la corruption, c’est que la matière ne manque pas en Paca. Notre région dont l’économie repose beaucoup sur celle du bâtiment offre un terreau favorable aux réseaux d’influence mixant mafieux, affairistes et politiques à la dérive. Dans des villes pauvres comme Marseille et Toulon, où l’emploi public et le logement social pèsent lourd, une longue tradition clientéliste a engendré des mécanismes opaques favorables aux pratiques de corruption.
Journalistes, juges et élus ne doivent pas cesser de les dévoiler et de les combattre. Mais dans cette lutte du pot de terre contre le pot de vin, ce sont les lecteurs, les citoyens et les électeurs qui auront le dernier mot. En se résignant ou en s’insurgeant.
Michel Gairaud