Censure
Le Front national trie, depuis plusieurs mois, les journalistes en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et pas n’importe lesquels ! Depuis septembre, dans le Var, les Bouches-du-Rhône puis dans le Vaucluse, trois rédactions ont été tour à tour censurées par le parti de Marine Le Pen : Mediapart, radio Galère, le Ravi.(Lire aussi ici)
Ce n’est bien entendu pas un hasard si l’extrême droite cible en priorité un site dédié au journalisme d’investigation, une radio libre associative, et un mensuel « pas pareil ». En quête de respectabilité et déterminé à amplifier ses succès électoraux, le FN a un besoin vital d’exposition médiatique. Mais s’il s’accommode volontiers de la presse, ce n’est qu’à la condition que celle-ci le mette en lumière sans l’importuner.
Les journalistes sont-ils responsables de la montée du Front national ? Sans aucun doute oui lorsqu’ils font seulement audience de la démagogie xénophobe de Marine Le Pen, tour à tour banalisée ou maladroitement diabolisée. Sans aucun doute non lorsqu’ils enquêtent sur le système FN, le pseudo parti « antisystème », qu’ils analysent ses fondamentaux idéologiques, qu’ils décrivent ses agissements dans l’exercice du pouvoir municipal, qu’ils décryptent les mécanismes favorisant la progression de l’extrême droite…
Etre « blacklisté » par le FN renforce notre détermination d’informer sur sa nature et ses pratiques.
le Ravi