Bus d’enfer
« L’humanité est-elle capable de prendre la décision de préserver la vie sur la planète ? » Le propos est de François Hollande, lors d’un discours à l’ONU, afin de mobiliser les dirigeants du monde avant la conférence internationale sur le climat, la fameuse COP 21, en décembre. Qui osera désormais affirmer que le président « normal » manque de lyrisme ? A choisir, on préférerait qu’il fasse preuve d’un peu de cohérence. Cet été, dans le paquet cadeau « Macron », une loi libéralisant en France le transport par autocar donne le feu vert pour faire déferler sur les routes une armada de bus diesel. Et qu’importent les particules cancérigènes et le réchauffement climatique !
Les transports sont l’une des principales compétences des conseils régionaux. Ils vont donc devoir gérer une nouvelle concurrence fragilisant les TER et le rail. En Paca, la SNCF a déjà lancé, en septembre, des lignes Ouibus sur les trajets Marseille-Nice et Aix-en-Provence-Nice. En novembre, des bus « low-cost » vont desservir Marseille-Paris, Marseille-Lyon et Nice-Lyon. La société privée britannique Megabus.com et l’allemande Flixbus vont aussi faire vrombir leurs moteurs. Les trains Intercités, dont la Cour des comptes dénonce le coût et la faible rentabilité, ont du souci à se faire. Le développement durable a beau être un concept électoral à la mode, rien n’y fait ! Les profits à court terme, le moins disant social et environnemental, le bitume, les autoroutes, mènent toujours la course en tête…