Bonnes nouvelles pour l’éducation !
C’est un ronron quasi quotidien. Tous les candidats aiment les profs. Tous versent des larmes de crocodile sur les pauvres enfants abandonnés du système scolaire. Tous veulent y réduire les inégalités de plus en plus criantes. Tous veulent revenir « aux fondamentaux ». Même le FN se fait sucre glace pour le milieu de l’éducation…
Entre ceux qui jouent des violons pour mieux exécuter « le mammouth », ceux qui jouent du pipeau pour réécrire leur bilan et ceux qui jouent de la grosse caisse pour s’improviser égalitaristes, les profs vont avoir l’embarras du choix. Le pire, c’est que la profession est tellement exsangue, pétrifiée par sa peur du déclassement social et maltraitée par le ministère que certains pourraient bien finir par mettre le bulletin dans l’urne qui les mangera.
Du côté des cadres supérieurs – du moins ceux qui ont égaré leur rejeton dans le public – on se marre déjà à l’idée que « l’autonomie des établissements scolaires », proposée (de Macron au FN) puisse apparaître comme une mesure égalitaire à ceux qui le goberont.
La « gôche » rose Distel approuvera d’un air grave les moulinets du bras gauche des anciens séides du gouvernement qui prétendent vouloir continuer la « sanctuarisation » du service public d’éducation tout en serrant de la main droite la vis budgétaire à coups de fausses réformes, comme celle des inénarrables « nouveaux rythmes scolaires ».
Dans le milieu patronal, il se pourrait bien qu’on saute de joie à l’idée de la suppression tant attendue du fonctionnariat annoncée par la droite et facilitée par la réforme catastrophique de la formation des professeurs, assumée par l’ensemble des repentis qui se présentent à la primaire du PS.
Quant aux gens simples qui voient leurs enfants se débattre comme ils peuvent dans un service public en ruines, écouteront-ils avec intérêt les « réac-publicains » décidés à restaurer « l’autorité » du prof présumée perdue grâce à l’effet magique du vouvoiement, du bonnet d’âne et du tableau des honneurs ?
Qu’on se le dise : si vous êtes de ceux qui trouvent les programmes scolaires trop lourds, c’est que vous n’avez encore pas bien lu ceux des candidats adoubés par le système libéral. La bonne nouvelle, c’est qu’ils ne sont pas les seuls à se présenter…
Pascal Pons