Victime du Succès : Parc naturel régional du Lubéron
Avec plus de 155 000 habitants, le parc naturel du Lubéron est à lui seul trois fois plus peuplé que les trois autres parcs régionaux de Paca. « Les quatre autres, si on prend en compte les Alpilles, qui est en construction », reprend doctement Jean Grégoire, le directeur du PNR.
Cette richesse n’est cependant pas sans poser problème, notamment en matière d’urbanisme. « Une de nos principales missions consiste en effet à accueillir les nouveaux arrivants sans que cela ne porte atteinte aux paysages, au bâti naturel et à l’agriculture », explique le directeur du parc. Pour y arriver, plusieurs pistes sont étudiées. D’abord, l’interdiction pure et simple de toute construction sur un territoire précis. Elle a été décrétée sur le massif et les grandes collines, et est envisagée dans la vallée de la Durance. Ensuite, en proposant aux communes de travailler sur un « urbanisme durable ». Un néologisme qui veut allier croissance des communes et utilisation moindre de l’espace et des énergies. « Pendant longtemps, l’habitat pavillonnaire isolé a été privilégié. Il consommait beaucoup d’espace, était difficile à équiper en infrastructures, imposait la voiture comme mode de déplacement. Depuis cinq ans, on leur propose de recentrer l’accueil sur les lieux de vie existants, leur centre ancien par exemple », explique Jean Grégoire.
Si le concept semble prendre, il est néanmoins soumis à un impératif : les moyens du parc. Considéré comme un territoire privilégié du fait d’une population supposée aisée, le Lubéron a pourtant été sauvé d’une quasi faillite il y a quelques mois par le Conseil régional. Se refusant à entrer dans les détails, le directeur du parc préfère fustiger la baisse des financements de l’Etat et la répartition des crédits régionaux. « Les aides ne sont pas proportionnelles au nombre d’habitants. Pourtant, plus il y a de communes et d’habitants, plus il y a de travail », plaide ainsi Jean Grégoire. Mais à l’heure où certains parcs font des choix dans leurs interventions, lui s’y refuse catégoriquement et entend bien poursuivre l’ensemble de ses missions en direction de l’urbanisme, mais aussi de la maîtrise de l’énergie, de la sensibilisation au patrimoine naturel… « Je suis incapable de choisir », se justifie-t-il.
J-F.P.
Vaucluse et Alpes-de-Haute-Provence. 71 communes. 165 000 hectares. Créé en 1977. 155 000 habitants.