Toulon : Gérer la crise
« Tout n’est pas perdu, une guerre avec l’Iran n’est pas impossible. » Ironique, Robert Alfonsi ? Pas le moins du monde, juste conscient de la situation locale pour la gauche lors du scrutin de mars. Personne ne s’est d’ailleurs bousculé pour sortir le futur candidat socialiste (son investiture officielle est programmée pour le 15 octobre) du confort, relatif, de ses sièges de secrétaire de la fédération PS varoise et de conseiller régional. La période FN de Toulon est finie et les espoirs, vite éteints, que la chute de la maison Le Chevalier avait suscités à gauche sont bel et bien enterrés. Déboulonner Hubert Falco, sénateur-maire UMP de la ville, paraît donc une mission impossible. « Si ce n’était pas si difficile, un certain président des Jeunesses socialistes (Razzye Hammadi, Toulonnais de naissance, Ndlr) n’aurait probablement pas préféré aller à Orly remplacer un vieux communiste », persifle Robert Alfonsi.
Le patron du PS varois, qui participe pour la première fois à une élection sur son nom, promet « une campagne locale et nationale » et une liste de « culture de gauche ». Hors appareil : « Des personnalités avec qui je partage des valeurs et un passé, comme des communistes ou des verts qui ne souhaitent pas partir en autonomes ». Par contre, et c’est rare dans la région, pas question d’aller lorgner vers le Modem. « Trop à droite », tranche le candidat socialiste.
Suivant la ligne de François Bayrou, la formation centriste a prévu de présenter Bruno Ravaz, son leader local. Reste le cas du Front national. Avec 13,63 % au premier tour des dernières présidentielles, le parti de Jean-Marie Le Pen garde encore un vrai potentiel. Les militants locaux espèrent Bruno Gollnisch, n°2 du FN, qui n’y serait pas insensible. Avec l’aide involontaire de quelques listes de moindre importance, la gauche pourrait réitérer son exploit de 2001 : franchir le premier tour avec à peine 25 % des voix. Jean-François Poupelin