Quand j’entends le mot culture…
…je sors ma calculette.
Jackpot culturel ? Il faudrait pourtant être suicidaire pour regretter la victoire de la candidature marseillaise. Bernard Latarjet, son chef d’orchestre, l’a dit avec habileté : de toutes les villes en course, Marseille est celle qui a le plus besoin d’un coup de pouce, qui accuse le plus de retard. Les 98 millions de budget et les 500 millions investis dans des équipements vont à coup sûr doper le développement de la ville. Il y a, sur le papier, de belles idées dans le programme de « Marseille Provence ». Parmi les « losers », les plus opiniâtres, ou chanceux, vont réussir à accrocher leur wagon à la locomotive 2013. Pas sûr, pour autant, que nos politiques troquent du jour au lendemain leur indifférence paternaliste, leur clientélisme bon enfant ou menaçant, pour un ambitieux dessein culturel. Pas sûr non plus, que nos entrepreneurs et banquiers soient soudain disposés à parrainer des « miséreux », des projets non rentables, des ?uvres invendables, des créations hostiles ou irréductibles aux valeurs de la société marchande.
Jackpot politique ? Un artiste a d’ores et déjà décroché le jackpot : Jean-Claude Gaudin. Eclipsé en Paca, à droite, par Christian Estrosi et Hubert Falco, dessaisi de la plupart des grands dossiers désormais gérés par le parti socialiste à la communauté urbaine, à la tête d’une ville endettée, le maire de Marseille a frôlé une fois de plus la mort politique. Dans la foulée du piètre résultat de la liste UMP qu’il conduisait dans les Bouches-du-Rhône, le sénateur a dû renoncer à sa dernière ambition : terminer sa carrière en présidant la Haute Assemblée. Sans l’estampille « capitale européenne » son 3ème mandat marseillais s’annonçait comme un fiasco total. En 2013, la campagne pour les élections municipales, alors imminentes, battra son plein. Tous les élus tenteront de surfer sur l’éventuel succès du label européen. Quand j’entends le mot culture, je sors ma calculette. Elle compte en euros et en nombre d’électeurs.
le Ravi