Les pirates écolos déclarent la guerre du thon
Fraîchement diplômée en biologie marine d’une université Australienne, Marine Blancher a le sourire : « Le développement de Sea Shepherd France, créé il y a un an et demi, est exceptionnel. On est passé de 70 à plus de 1 200 membres. Nous espérons beaucoup de cette campagne en Méditerranée pour nous faire davantage connaître et dissocier notre image de celle de Greenpeace ». C’est depuis Nice que cette responsable nationale de l’association prépare, avec une quinzaine de salariés états-uniens, « la guerre du thon »
« Je suis bénévole à plein temps. Beaucoup critiquent ce choix mais si l’on veut véritablement sauver mers et océans, il faut savoir s’impliquer. » L’organisatrice se charge de la logistique terrestre, incluant notamment « la préparation, les ravitaillements, les escales ou les logements à terre lors des rotations d’équipage », tandis que l’équipage international du Steve Irvin – navire amiral des écologistes – s’apprête à vivre une campagne intense. Voire violente. « J’espère qu’il n’y aura pas de perte humaine. L’équipage réalise ces missions au péril de sa vie », confie-t-elle. Un danger confirmé par la publication récente sur l’Internet de vidéos d’affrontements en Antarctique (1). Dans l’une d’elles, l’Ady Gil, ancien bateau de Sea Shepherd, est pulvérisé par un baleinier japonais l’ayant éperonné au cours d’un assaut digne d’une bataille navale.
Sur la côte, pour donner le « ton », le Capitaine Paul Watson a décidé de participer à une conférence de presse lors du prochain Salon de la pêche et des loisirs aquatiques de Cagnes-sur-Mer. Le responsable du salon, Christian Lamblot, s’en explique. « Ce salon s’adresse essentiellement aux familles et aux pêcheurs de plaisance. Parmi eux, beaucoup prennent conscience des enjeux environnementaux. La venue de Paul Watson est prévue le 15 mai. Lui seul ne changera pas le cours des choses, mais il faut des extrémistes pour avancer. » Ensuite, avant le démarrage de la campagne, Sea Shepherd fera cap sur Cannes. « Durant tout le festival du film, nous espérons être au mouillage avec le Steve Irvin », explique Marine Blancher. Et après ? Ce sera peut-être Toulon…
« Toulon est le port le moins cher de la côte pour un bateau comme le nôtre, il est très probable que nous décidions d’y aller pour une escale. » Malgré la disparition des maquereaux de la basse-ville, les défenseurs de la biodiversité apprécieront peut-être les crabes que l’on trouve dans le grand panier bleu. Il y a peu, les Toulonnais s’étaient déplacés nombreux pour participer au génocide planifié de la « Fête des oursins ». Entre Paul Watson et Hubert Falco, il se pourrait donc bien que les sabres tintent et que les jambes de bois s’entrechoquent… À l’abordage !
Jean-Baptiste Malet