Les frères ennemis de l’UDF

octobre 2005

Sauf imprévu, le 1er octobre l’UDF varoise et ses 940 adhérents recensés se seront enfin donnés un président. Depuis deux ans dans les starting-blocks, Ferdinand Bernhard, maire et conseiller général de Sanary partait favori, mais c’est le score de Claude Alimi, le challenger, qui nourrissait le débat. « Il a ses chances », se persuadait un des supporters de cet adjoint au maire du Beausset et porte-parole des UDF anti-Bernhard. Quoi qu’il en soit, sa candidature aura mathématiquement eu pour effet de réduire le score de Ferdinand Bernhard à qui certains reprochent pêle-mêle son autocratisme communal et des convictions à géométrie variable : Démocratie libérale, UMP, non-inscrit aux dernières législatives… Ce qui n’empêche pas le bouillant maire de Sanary de bénéficier du soutien des anciens du Parti républicain qui, à l’image de l’ancien député Daniel Colin, mobilisent leurs réseaux en sa faveur.

Si elle pimente la ratatouille UDF, la candidature surprise de Claude Alimi n’en est pas moins restée en travers du gosier du niçois Rudy Salles, l’homme de l’appareil qui a su convaincre Bruno Ravaz, président de l’Université, de se contenter d’un poste de délégué général. Un effacement qui suscite bien des commentaires. Mais à deux ans des législatives et trois des municipales, ceux qui reprochent à Bruno Ravaz (à qui on prête, à tort ou à raison, des ambitions toulonnaises) d’avoir « favorisé ses adversaires au détriment de ses amis » n’ont pas forcément raison. S’il a paru flotter, Ravaz a prouvé qu’il savait aussi nager. Y compris dans les eaux de la plus belle rade d’Europe.

Parallèlement à l’élection d’un président, les élections destinées à pourvoir le Conseil départemental de l’UDF ont vu s’affronter trois listes. Les deux premières conduites par un(e) proche de Ferdinand Bernhard et par Claude Alimi. La troisième officiellement soutenue par Bruno Ravaz. En coulisse, où les coups bas se sont succédés, la constitution de ces listes n’a pas été un long fleuve tranquille. A la dernière minute une tête de liste a même découvert qu’un de ses colistiers les plus enthousiastes figurait également sur une liste adverse ! Une man?uvre qui aurait pu l’empêcher de concourir.

Pas besoin d’avoir fait l’école de guerre pour deviner que le conseiller régional Ravaz (membre de droit du Conseil départemental) et Alimi sont programmés pour s’entendre. Sur le dos de Ferdinand Bernhard ? Accroché à son portable, depuis New York, Bruno Ravaz élude adroitement les questions en relativisant les enjeux de cette élection départementale : « Le fait d’être président départemental de l’UDF ne sera pas un tremplin extraordinaire pour favoriser la candidature de François Bayrou à la présidentielle. » Se non e vero…

J.P. Bonicco

Imprimer