Les 50èmes ravissants

mars 2008

On souque ferme. Tous les marins qui s’aventurent dans les eaux de l’océan austral savent que, franchi le Cap Horn, il va falloir passer deux redoutables épreuves : celle des 40èmes rugissants, où les tempêtes sont très violentes, et des 50èmes hurlants, où les icebergs sont prompts à envoyer les imprudents par le fond. Même dans les eaux plus tranquilles de la Méditerranée, tous les flibustiers qui se risquent à créer un journal, sans être assis sur un tas d’or, n’ignorent pas qu’ils s’exposent très vite à boire la tasse. le Ravi, né en 2003 d’une irrépressible envie de lire une presse locale privilégiant l’irrévérence à la prudence, a tangué plus d’une fois. Mais en ce mois de mars, le mensuel régional qui souque ferme, fête son 50ème ravissant. Trinquons ensemble, moussaillons !

On veille au grain. Bien sûr, dans l’océan de papier déversé tous les jours, chez les diffuseurs de presse de Provence-Alpes-Côte d’Azur, le journal au santon se retrouve souvent comme une bouteille à la mer. Vous êtes pourtant toujours plus nombreux, prêts à déclencher un branle-bas de combat, pour renflouer le Ravi que les kiosquiers sabordent parfois en le planquant derrière leur comptoir. Soyez-en mille fois remerciés ! Si comme poissons dans les eaux chaudes d’un lagon, les idées pullulent à la Tchatche, l’association qui nous édite est du genre désargentée. Rassurez-vous, notre valeureux équipage de bénévoles veille au grain. Mais que ceux qui n’ont pas un oursin dans leur poche et souhaitent nous aider à naviguer joyeusement vers le 100ème numéro, souscrivent un abonnement. Ce n’est pas la mer à boire et c’est la meilleure façon de nous encourager à hisser la grand-voile. Comme d’embarquer dans notre « crèche » pour faire avancer la galère…

On ne perd pas la boussole. Le nouvel épisode électoral que nous traversons valide notre idée de départ : alors que sur les ondes, sur Internet et dans la presse, nous sommes soumis au chant continu des sirènes de la communication, s’informer et informer devient plus que jamais nécessaire pour ne pas perdre la boussole. Qu’ils soient à bâbord ou à tribord, nos hommes et nos femmes politiques virent dans tous les sens en espérant ferrer l’électeur. Ce mois-ci, quelques marins d’eau douce vont probablement tomber à l’eau. D’habiles navigateurs vont, à l’inverse, pouvoir enfin jeter l’ancre à bon port : la mairie tant convoitée. Nous serons là, avec vous, pour leur demander des comptes. En espérant que toutes leurs man?uvres ne se terminent pas en queue de poisson.

le Ravi

Imprimer