Le Ravi de plâtre
« Para un jour, para toujours ! », ont l’habitude de chanter les joyeux militaires aux bérets rouges. Sans être de ce fameux corps d’élite, le colonel de gendarmerie à la retraite, maire de La Garde (83) et conseiller général Jean-Louis Masson semble lui aussi n’avoir rien oublié de la vie de garnison. Car depuis sa conquête de l’ancien bastion communiste varois en 2001 (élu sur une liste divers droites, il a rejoint l’UDF en 2002, puis l’UMP en 2004), il applique à son personnel une discipline toute militaire. Dernier exemple en date, le cas de Christine Zachiri, employée au service population de la mairie. Entre le 9 et le 15 mai, elle a mené une grève de la faim pour protester contre la mise a pied pour trois mois, sans rémunération, de son mari (décision prise le 2 mars 2006). Ancien chauffeur de Jean-Louis Masson tombé en disgrâce, celui-ci avait peu apprécié sa mutation et l’avait fait savoir dans les colonnes de Var Matin. Comme seule réaction à la lourde décision de son employée, l’ancien colonel est resté campé droit dans ses bottes. « C’est bien dommage d’en arriver là. Ca ne m’amuse pas, mais je suis désolé, chacun doit prendre ses responsabilités », a-t-il expliqué selon la Ligue des droits de l’homme de Toulon. Mais s’il a gardé le goût pour la discipline militaire, le maire de La Garde semble tout autant apprécier la blague de chambrée. A l’occasion du 15e anniversaire de la chute du mur de Berlin, il a par exemple organisé un colloque sur le thème « Non aux totalitarismes »… entièrement dédié au communisme. Jean-Louis Masson n’aime pas les rouges. Il lui aura pourtant fallu cinq ans pour débarrasser sa ville natale du joug communiste. Ce n’est en effet que le 12 mai qu’il a interdit pour la première fois à un journaliste de La Marseillaise de participer à une de ses conférences de presse au motif que le quotidien « n’est pas un journal d’information, mais un journal d’opinion ». La Garde peut enfin revivre.
J.F. P.