Le Ravi de plâtre

mai 2006
Bruno Mégret

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On ne tire pas sur une ambulance. Sauf quand elle transporte aux urgences, au tribunal précisément, quelqu’un qui a fait de la xénophobie et du rejet des plus faibles son fonds de commerce politique. Un homme qui, « mains propres et tête haute », ne s’est jamais montré avare en leçons de morale. Bruno Mégret, puisqu’il s’agit de lui, va bientôt avoir à nouveau l’honneur de siéger… sur le banc des prévenus. Le juge d’instruction Frédéric Campi renvoie devant le tribunal correctionnel de Marseille le président du Mouvement national républicain (MNR), pour complicité de détournement de fonds publics. Il reproche l’utilisation « indûment supportée par la municipalité de Vitrolles » de 75 000 euros afin de financer, en 2002, l’expédition de quatre courriers à tous les maires de France afin de promouvoir la candidature aux élections présidentielles de l’ancien numéro 2 du Front National. Aux côtés de « naboléon », comme Jean-Marie Le Pen a surnommé Bruno Mégret, on retrouvera bien entendu Catherine Mégret, maire de Vitrolles de 1996 à 2002, et cinq autres cadres du MNR…

Qu’importe ! En mars dernier, dans le Chêne, le bulletin du groupuscule d’extrême droite qui se propose toujours de « rassembler tous les Français déçus par la classe politique », le mouvement « national » réaffirme avec force ses « valeurs » en ces termes : « malgré les difficultés financières qu’il a rencontrées, le MNR a tenu bon sans compromission. Il a financé toutes ses actions et campagnes grâce à la seule générosité de ses militants. » Les contribuables de Vitrolles qui ont subi la catastrophique gestion des époux Mégret apprécieront sans aucun doute cette affirmation ! Il est toujours temps aux autres d’éprouver quelques regrets…

Ce procès, quelle que soit son issue, ne sera pas inutile. Il permettra à Bruno Mégret de remettre les pieds à Marseille. Elu au conseil municipal, il n’y siège pratiquement plus. Sans doute l’ancien leader du Front national en PACA concentre-t-il désormais toutes ses forces à rêver d’un destin national ! En attendant le grand soir, Bruno Mégret pourra constater une nouvelle défection dans ses rangs : Yvon Claire, lui aussi conseiller municipal à Marseille, quitte le MNR pour rejoindre le Mouvement pour la France (MPF). La fédération des Bouches-du-Rhône du parti de Philippe de Villiers, qui veut « redonner un nouveau visage à la France », est désormais dirigée par Damien Barillier. Lui aussi ancien mégrétiste. Lui aussi, en tant qu’ancien directeur du service de communication de Vitrolles, est convié au tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics. En quelque sorte, une petite réunion de famille…

MG

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