Le Ravi de plâtre

février 2006

Christian Estrosi, président du Conseil général des Alpes-Maritimes et ministre délégué à l’Aménagement du territoire, aime le pouvoir pour les facilités qu’il procure. Devant se rendre à Toul, notre pétaradant ministre a sauté dans le premier train, sans remarquer qu’il ne marquait aucun arrêt en gare de Toul (Le Canard Enchaîné, 18/01). Mais à un ministre de la République, rien d’impossible. Par téléphone et via son cabinet, il a donc obtenu l’arrêt demandé. Malheureusement, le conducteur, probablement syndiqué ou fort facétieux, n’a pas ouvert les portes, accentuant plus encore le ridicule de la situation.

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Ce n’est pas la première fois que Christian Estrosi profite de ses fonctions politiques. Lorsqu’il n’était encore que député, il y a un an, il s’était comporté en voyou à l’aéroport d’Orly en brisant une porte vitrée qui tardait à s’ouvrir. Pour toute sanction, il avait reçu… une lettre d’excuses du directeur des aéroports de Paris. On voit par là que la tolérance zéro, prônée par son mentor Nicolas Sarkozy, a du bon surtout quand elle s’applique aux autres. Mais une telle impunité se conquiert. Il y a plus longtemps encore, en 1987, Estrosi avait tenté d’obtenir auprès d’Alain Juppé, alors ministre délégué auprès du ministre d’Etat chargé du Budget, une remise gracieuse pour son redressement fiscal. Mais Juppé n’avait rien voulu entendre, et certaines mauvaises langues ne voient pas d’autre explication au ralliement du motodidacte à Sarkozy. On prête à Christian Estrosi des velléités de conquête de la mairie de Nice. Qu’il n’hésite pas un instant : nul doute qu’un tel poste lui permettra de voyager gratuitement dans les bus de la ville.

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