Le Ravi de plâtre
Un « Ravi de plâtre » dans un pyjama rayé, pour Philippe Mazet, ancien conseiller municipal U.M.P de Marseille de 2001 à 2003, qui a été condamné, le 8 novembre dernier, pour tentative d’escroquerie par le tribunal correctionnel de Marseille à quatre ans de prison, dont un avec sursis, assortis d’une inéligibilité de cinq ans. Cet ancien adjoint de Jean-Claude Gaudin délégué au stationnement, à la circulation et aux déplacements urbains (un poste à risque), comparaissait non pas pour embouteillages excessifs, ni pour destruction d’horodateurs, mais pour « tentative d’escroquerie en bande organisée et faux en écriture ». En effet, durant l’été 2003, en pleine canicule, Philippe Mazet, qui a sans doute eu un coup de chaud, tente d’encaisser dans la principauté d’Andorre, avec des complices, trois chèques d’un montant de 1,3 million d’euros, dérobés chez un notaire marseillais. Outre la présence plutôt cocasse de cet ancien élu au banc des accusés, qui fut aussi autrefois président de la Confédération des comités d’intérêts de quartiers (CIQ), la salle du tribunal avait ce jour-là, un petit air de majorité municipale, puisque la partie civile était représentée par Maître José Allegrini, qui est également adjoint de Jean-Claude Gaudin, délégué à la police municipale et à… la prévention de la délinquance. Cet ancien bâtonnier avait déclaré chez nos confrères de l’Expansion en 2003, qu’il continuait à exercer son métier d’avocat « mais plus question de plaider pour les voyous ». Pour José Allegrini, siéger avec eux suffit. Quoi qu’il en soit, Philippe Mazet, dont les mésaventures ont très peu inspiré l’opposition municipale, n’a reçu aucun signe de solidarité ou de compassion de ses anciens « collègues », si bien qu’il peut dorénavant chanter sans modération : « au village sans prétention, j’ai mauvaise réputation ».