Le Ravi de Plâtre

Nous avons décerné notre Ravi de Plâtre à Madame le député-maire d’Aix-en-Provence pour l’ensemble de son ?uvre, mais il est peut-être un peu trop tôt dans l’histoire de notre palmarès. Patience, Maryse ! Mais, consolation, la récompense du mois est amplement méritée et a fait l’unanimité du jury. Dans son supplément Villes (15-16 octobre), notre confrère Libération s’est lancé dans une exégèse de sa ville et de son ?uvre, dressant le tableau peu reluisant d’une cité gâtée par les dieux (climat, histoire, économie etc.) mais pourrie par les hommes (et femmes) qui la dirigent. Sur la question de l’immobilier, où les prix aixois atteignent et dépassent parfois les prix parisiens, Maryse a répondu avec le franc-parler classieux qu’on lui connaît : « Quand je vends un immeuble, je le fais payer bonbon. Je ne vais pas faire des cadeaux pour que les promoteurs se fassent des choses en or ». Elle semble oublier qu’on peut toujours vendre moins cher à des opérateurs sociaux, ou bien à des promoteurs tenus de construire en partie des HLM… Et que Aix se distingue par un taux d’habitat social particulièrement ridicule. Côté transports, Maryse a un peu moins flamboyé par son verbe, mais a obtenu tout de même une excellente note. Alors qu’elle avait fini par valider le projet de « lifting » de la catastrophique liaison ferroviaire Aix-Marseille, elle s’est rétractée, rejetant ce « tortillard » pour prôner « quelque chose comme un RER ou un TGV qui ferait la liaison en douze ou treize minutes », semant la consternation chez les différents acteurs du projet. Il est vrai que cela coûterait 1 milliard d’euros… D’ici là, les embouteillages sur l’autoroute Aix-Marseille ont de beaux jours devant eux.

P.T.