Le Palmarès 2011 des villes à fuir
le Ravi a finalement cédé à la tentation du palmarès ! Mais à sa manière, sérieuse et moqueuse. Et sans pomper le travail d’un institut de sondage, du gouvernement ou d’un organisme plus ou moins public. En résumé, un palmarès vrai de vrai, exclusif ! Un classement mitonné, manches retroussées et bras levés, à coup d’enquête auprès des mairies, de nuits blanches sur Internet, de trituration de données. Pour arriver au résultat final, savoureux et unique : le classement en Paca des villes où il ne fait pas bon vivre.
Hôpitaux, lycées, universités, immobilier, villes où il fait bon vivre, etc. La presse, locale comme nationale, raffole des palmarès et autres classements. Pour preuve, en ne citant que deux exemples en décembre, Challenges a sorti « La cote 2011 des diplômes » et le Nouvel observateur son « Classement hôpitaux 2011 ».
Depuis un an, l’idée de les singer, de se moquer, trottait dans l’esprit de l’équipe du Ravi. Evidemment, histoire de rigoler. Les universités ou les hôpitaux où il ne faut pas aller ? Finalement, notre intérêt s’est porté sur les villes de Paca où il ne fait pas bon vivre. Les villes à fuir, pour faire court. C’est pourquoi, nous avons mesuré la « répulsivité » de 29 communes (choix cornélien dicté par l’importance de la population et une juste répartition sur le territoire) plutôt que leur « attractivité », les risques que l’on y court plutôt que leur cadre de vie. C’est pourquoi aussi, nous nous sommes intéressés au taux de suicide plutôt qu’à celui du chômage, au nombre de logements sociaux plutôt qu’au prix du m2, à la présence d’un boulodrome plutôt que d’une piscine, d’une base militaire plutôt qu’à l’ensoleillement, au vote d’extrême droite, au nombre de conseils municipaux ou encore d’abonnés du Ravi ! Liste non exhaustive…
Nous nous sommes évidemment pris au jeu… Mais plutôt que de recracher des vérités avancées par d’autres (instituts de sondage, gouvernement, organismes plus ou moins publics, organisations professionnelles), pratique courante dans les médias, nous avons enquêté, recoupé. Certains élus ont en effet une fâcheuse tendance à enjoliver leurs politiques, parfois à vouloir cacher leurs décisions. Faute de feu vert, les services de Jean-Claude Guibal, député-maire UMP de Menton, n’ont jamais pu répondre à notre demande d’information sur le nombre de caméras de vidéosurveillance et de policiers municipaux installés dans la capitale du citron. Arbitrairement, et parce que la sécurité est un axe fort du chiraquien, nous lui en avons attribué respectivement 60 et 35. Tous les ingrédients et la préparation de cette recette unique sont à disposition, dans ce dossier, mais également sur www.leravi.org. Mais pas encore son résultat ? Tournez la page ou patientez encore quelques lignes…
Comme le Ravi est un journal sérieux qui ne se prend pas au sérieux, nous avons également cherché à comprendre la boulimie de nos confrères pour les palmarès et ce qui se cache derrière les chiffres. Ca n’est pas très joli. Sur un point en particulier. Si la presse s’éprend des classements des universités, des lycées et des hôpitaux (pour reprendre les plus courants) depuis le milieu des années 80, ce n’est pas sans raison : ils accompagnent curieusement la réforme de l’Etat et des politiques publiques. Ce Palmarès 2011 des villes de Paca à fuir fait naturellement exception !
Jean-François Poupelin
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