Le côté « phynances »
En juillet dernier, les voyants du Ravi sont passés au rouge ; l’alarme donnée publiquement fin septembre. Malgré nos plus savantes conjectures, le diagnostic était radical : La Tchatche, association qui édite votre journal, n’atteindrait pas la fin de l’année 2009 sans de prompts renforts extérieurs.
Le montant de l’appel à soutien de 30 000 Euros a été calculé pour permettre d’assurer les seules charges courantes d’ici la fin de l’année, sans fioriture aucune. La somme réunie en un mois s’élève à près de 10 000 Euros. Voici d’ailleurs l’occasion de remercier une fois de plus chacun de ceux qui ont pu se mobiliser depuis ou qui le feront dans les prochains jours… L’objectif des 30 000 Euros avant Noël est en bonne voie mais pas encore atteint. Pour le lecteur que cet aspect des choses intéresse, voici dévoilés les chiffres de La Tchatche, dans une démarche de transparence trop rare dans le monde de la presse.
Le budget de l’association en 2009 s’élève à 130 000 Euros sonnants (et parfois trébuchants), auxquels il convient de rajouter le bénévolat – conséquent à la Tchatche – et sur lequel repose l’indépendance du journal (soit au total un budget de 172 000 Euros). L’apport annuel des bénévoles est valorisé à 42 000 Euros, soit 1,5 ETP (Equivalent temps plein). Cette estimation bien modeste ne prend pas en compte à son juste prix le talent des dessinateurs et des rédacteurs, l’engagement au quotidien des membres de l’association aux différents postes de gestion ou de promotion.
Cette enveloppe permet de réaliser 11 numéros du journal (soit près de 50 000 exemplaires imprimés), une trentaine d’actions citoyennes et de sensibilisation à la presse qui, en complément du journal, mobilisent de plus en plus l’association (rencontres avec les lecteurs, débats, presse à l’école, ateliers sur la presse indépendante en centre sociaux et en milieu carcéral, etc.)
Versant dépenses
Le premier poste des dépenses rémunère évidemment notre matière grise, notre force de frappe, les 3 salariés. 3 CDI à temps plein, dits de « régime général » (ce ne sont pas des emplois aidés, même si l’un des postes bénéficie du Programme régional de développement de l’économie sociale et solidaire – Progress).
Le second poste est celui de la production du journal : impression, distribution (dans plus de 700 points de vente), rémunération des prestataires, routage, relance des abonnements, etc. Une somme minimaliste est dédiée aux frais de fonctionnement divers : loyer d’une pièce au 11 boulevard National à Marseille, téléphone (pas de mobile) ou fournitures, mais aussi frais bancaires ou autres pénalités de retard générés par notre absence de fonds de roulement… L’ordinateur du Rédac-chef qui vient de griller après cinq années de loyaux services, ne peut encore être remplacé par manque de trésorerie. Il utilisera pour l’instant un stylo 4-couleurs.
Versant recettes
L’augmentation des recettes issues des ventes au numéro (en kiosques, en librairie, à la criée…), en abonnement, via la publicité mais aussi les adhésions ou les dons doit nous permettre de retrouver un équilibre entre les différentes ressources. Un tiers de ressources propres, un tiers constitué d’aides publiques consacrées au fonctionnement de l’association et à l’édition du journal, le dernier tiers au financement des rencontres citoyennes.
A l’instar des structures du Tiers Secteur, La Tchatche, association loi 1901 créée en décembre 2002, sollicite des financements publics auprès des institutions départementales et régionales en Paca (1). Elle est ainsi aidée pour son travail de terrain favorisant le débat sur les enjeux politiques, sociaux, économiques, culturels et environnementaux communs aux habitants de la région à travers la publication du mensuel le Ravi et l’organisation de rencontres citoyennes.
Un des principaux objectifs pour la Tchatche est de développer en 2010 cette activité, et d’entraîner plus de monde encore, avec nous, dans cet activisme citoyen. Avec un budget, l’an prochain, rééquilibré vers des recettes propres bien plus importantes et un financement d’actions citoyennes plus diversifiées. Pour que la démocratie locale ne soit pas qu’un slogan.
Agnès Wanderscheid