Jean-Claude Gaudin
«Je veux vous le dire, je veux le dire à tous les Marseillais, la capitale française de l’Union pour la Méditerranée (UPM) s’appellera Marseille ». La phrase, définitive, est signée Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’une des nombreuses promesses listées dans une lettre adressée à Jean-Claude Gaudin le 6 mars 2007. Le maire de Marseille avait sorti de son chapeau la missive présidentielle le 10 mars, sept jours avant le second tour des municipales. Après sa courte réélection, il crée un « gouvernement municipal de mission » dans lequel, au chapitre « rayonnement international », il nomme Jean Roatta « adjoint chargé du suivi du projet présidentiel de l’UPM ». Jean-Claude Gaudin aurait dû se méfier : Roatta, qui vient justement de perdre une mairie d’arrondissement, porte la scoumoune. Le 4 novembre dernier le verdict est tombé : c’est Barcelone qui accueillera le siège de l’UPM. « Cela situe Barcelone au centre de tout le développement politique et économique d’une zone vitale comme la Méditerranée », s’est félicité José Luis Rodriguez Zapatero, le chef socialiste du gouvernement espagnol. Et cela situe le sénateur maire de Marseille un peu plus encore à la périphérie de la vie politique. En juin, il a perdu le contrôle de la communauté urbaine de Marseille désormais dirigée par les socialistes. En octobre, il a vu s’évanouir la fin de carrière qu’il espérait : la présidence du Sénat. Les engagements solennels pour Marseille de Nicolas Sarkozy s’envolent un à un. A propos de la ligne à grande vitesse en direction de Nice, le président de la République y était aussi allé d’une promesse définitive : « il serait impensable que l’arc latin appelé à relier Madrid à Rome laisse Marseille à l’écart. Ce serait sans doute une faute au regard de l’histoire… ». Scénario que combat depuis avec opiniâtreté le préfet de région nommé par le même Sarkozy. Mais soyons juste. Marseille a obtenu, en septembre, le label « capitale européenne de la culture » pour l’année 2013. Jean-Claude Gaudin sauvé par les arts et les lettres ! Il s’emploie d’ailleurs, jour et nuit, à être à la hauteur de cette distinction. Même le week-end. La preuve : Michel Drucker lui a consacré le mois dernier une émission spéciale de Vivement Dimanche… M.G