J’y pense en me rasant

novembre 2009
Administrateur au Ravi, c’est parfois être à la fois afficheur dans les kiosques, vendeur à la criée, responsable du site internet, communicant, agent commercial, chercheur de partenariats, journaliste. Le tout bénévolement bien entendu...

8h35. Après avoir déposé ma fille à l’école, j’ouvre mon ordinateur. Tiens, Agnès, la trésorière, s’est levé très tôt ce matin. Son premier mail date de 5h20. Une tasse de café plus tard, j’envoie moi aussi un message à l’équipe de la rédaction pour faire un point sur la mobilisation des médias, les chiffres de diffusion du dernier numéro et l’actualisation du site. Voilà qui me fait penser à relancer Pierre, le webmaster, pour deux ou trois bricoles de mise à jour et Julien pour la vidéo du mois prochain. 9h. Premier coup de téléphone à Coco, notre dessinatrice parisienne pour avoir des nouvelles d’un rendez-vous avec Charlie Hebdo. Puis, c’est Nicolas, le président qui m’appelle pour me demander si j’ai réfléchi à la nouvelle structure. « Oui, effectivement, entre 2 et 4 heures du matin, j’ai commencé à rêver… Mais finalement, c’est rapidement devenu un rêve érotique … Désolé. »

À 10h, rendez-vous avec une technicienne d’une entreprise d’installation de panneaux solaires chez les particuliers pour préparer un article. À 11h, je prends un café à une terrasse avec Antoine, l’un des journalistes bénévoles du Ravi. À la table à côté, Nicolas s’installe avec un ami avec lequel il parle… du Ravi. Une heure après, il nous rejoint et je lui rappelle d’aller à la banque pour signer les contrats de la Paybox pour proposer l’abonnement en ligne. Il me rappelle que ce dimanche, on doit tenir une table dans un festival varois.

« On peut payer l’Urssaf ? On peut payer l’imprimeur ? »

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On fait la route ensemble pour aller au journal où a lieu toutes les semaines le bureau de l’asso. Baguette, tomates, fromages, pâté, houmous, jambon, raisin, jus de fruits, c’est le menu du jour. Un peu le même que chaque fois d’ailleurs. Pendant 2 heures, on parle argent, thune, flouze, grisbi, cash. On peut payer l’Urssaf ? On peut payer l’imprimeur ? On peut payer les salaires ? Toujours les mêmes questions. Mais les réponses commencent à changer. Si l’avenir n’est toujours pas certain, la mobilisation des lecteurs et les retours positifs nous donnent de l’énergie. 15h, de retour chez moi, je me mets à écrire le papier sur le solaire que j’envoie à Michel, le rédac chef, une heure plus tard. J’en profite pour envoyer un autre mail à Chloé, notre chargée de développement (et de tout le reste) pour savoir si elle a pu récupérer les présentoirs abandonnés par des confrères chez quelques kiosquiers.

J’enchaîne sur… non, là, j’en ai marre, je fais un break. Mais pas pour longtemps. Un coup de téléphone de Bakchich pour témoigner sur la situation du journal. Après avoir récupéré ma fille à l’école, c’est reparti. Julien m’a envoyé une première version de la vidéo dont je ne suis pas satisfait. Je lui retourne mes commentaires. Après avoir lancé le repas du soir, j’envoie un petit message à Red pour savoir s’il a pu récupérer le dessin que Plantu nous a promis. Un dernier tour sur le site pour vérifier si les modifs ont été faites et je débranche. 20h, Jean-François m’appelle pour savoir si une bière me tente. « Ah ! Non ! Je réponds ! La dernière fois, on a fini bourrés à 5 heures du matin. Par solidarité, je refuse désormais de me coucher après le premier mail d’Agnès. » Ça, c’est pour la galerie. Mais la vérité est bien plus crue : demain, faut que je travaille pour faire bouillir la marmite.

Stéphane Sarpaux

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