Hyères : Sous les palmiers, les rumeurs
On le disait fatigué, usé, malade… C’est pourtant Léopold Ritondale, maire depuis un quart de siècle de Hyères-les-Palmiers, qui a ouvert le bal des campagnes municipales. La distribution massive (15 000 exemplaires) d’un dépliant de quatre pages dans lequel il règle ses comptes avec Francis Roux, son premier adjoint, a mis le feu aux poudres. Explication : Ritondale soupçonne Roux (élu sur sa liste) d’avoir, en 2001, cherché à s’allier avec le député UMP Jean-Pierre Giran, conseiller municipal qui repart au combat, son ennemi juré. Bonjour l’ambiance ! D’autant que sous les palmiers, les prétendants poussent comme des champignons : Jacques Politi, le poulain de Ritondale (lequel ne se représente pas), a enrôlé sous sa bannière Jacques de Lustrac, une figure des radicaux de gauche, et Elie Di Russo, un enfant du pays en délicatesses avec le parti socialiste. De gauche Politi ? Pas plus que Francis Roux qui aurait recruté Jacques Quentin, un franc-tireur de gauche. Et ce n’est pas tout : Philippe de Beauregard, le conseiller régional (NI), ancien homme fort du FN varois, et Alain Jaubert (ancien socialiste aujourd’hui au MDC), ont des démarches assez similaires : le premier cherche à fédérer les droites hyéroises, le second les gauches de la ville. Finalement, tout ce micmac favorise les rumeurs les plus folles, mais toutes véridiques : certains adjoints auraient fait allégeance à Giran, d’autres à Roux ; une figure du parti communiste se prépare à rejoindre la fondation Abbé Pierre ; une fille de Ritondale aurait même été aperçue sortant de la permanence de Giran. Estimant faire les frais de la guerre qui oppose le maire et le député, un fonctionnaire des renseignements généraux a été placardisé et est depuis suivi par un psy. A tout prendre, ça vaut mieux que de se faire flinguer comme Yann Piat en 1994.