Falco ou la politique à l’ancienne
La situation toulonnaise et varoise semble diamétralement opposée à ce que l’on peut observer à Nice. Alors que Peyrat peine à imposer son autorité à Nice, contesté par de nombreux députés de droite et en concurrence avec le président du Conseil général, Hubert Falco règne en maître sur Toulon et le Var, plus riche département de la région par habitant. Certes, c’est Horace Lafranchi qui préside le CG, mais pour tous les Varois, ce dernier n’est qu’une créature de Falco.
Falco règne donc en « suzerain » sur le Var. L’expression est intéressante. Elle implique un pouvoir absolu bien sûr, dont Falco n’abuse pas, mais également une certaine bienveillance sur les citoyens, presque considérés comme des sujets, une sorte de paternalisme. Mais la bienveillance a ses limites, elle exige notamment que chacun reste à sa place.
Les subventions aux associations en sont un exemple probant. Paradoxalement, sous le FN, les associations avaient, de facto, acquis une certaine liberté vis-à-vis d’une mairie qui ne les finançait plus. Aujourd’hui, on semble revenir à une attitude plus traditionnelle de soumission et si, d’après le conseiller municipal d’opposition Robert Alfonsi, la distribution des subventions aux associations est plutôt satisfaisante, mieux vaut s’abstenir néanmoins de faire de la politique. Et d’abord, est-ce qu’il en fait, Falco, de la politique ? Ce qui vaut pour les associations vaut pour l’emploi. La mairie de Toulon est le premier employeur du département, le Conseil général, le second, et le troisième, c’est le centre hospitalier, dont Falco est de droit membre du conseil d’administration. Et vaut aussi pour le logement social : « Le clientélisme revient au galop en matière de logement », nous dit une représentante de l’association Consommation, logement et cadre de vie, qui affirme que si l’on veut espérer un des 10 000 logements sociaux attribués chaque année, il est préférable de doubler sa demande officielle d’un courrier à la mairie.
Que fait Hubert Falco de tout ce pouvoir ? Pas grand-chose, aux dires de ses détracteurs. Il gère « sa » ville en « bon père de famille », selon le conseiller général Vert Philippe Chesneau, dans l’apolitisme et le consensus. Dans l’immobilisme et l’absence de projets, disent ses plus sévères détracteurs. « Si le clientélisme, c’est caresser dans le sens du poil, alors Falco est clientéliste », affirme Chesneau, qui avance ainsi une nouvelle définition du clientélisme. Une de plus.
GM