Aux urnes, citoyens ! Socialistes en péril…
Le « Masse-land » en question : 8ème du « 13 »
Dès 1962 avec Jean, puis son fils Marius à partir de 1981 et son fils Christophe en 2002, les « Masse » sont élus dans la 8ème à Marseille sous les couleurs socialistes. A 44 ans, le député sortant souhaite perpétuer la tradition familiale. Mais le 6 mai, Sarkozy a fait 58,97 % sur ses terres. Christophe Masse l’avait emporté, la fois dernière, dans une configuration en triangulaire avec le Front national. Si l’extrême-droite ne pouvait pas se maintenir ce mois de juin, Valérie Boyer, 44 ans elle aussi, pourrait s’emparer d’une forteresse réputée imprenable. Vauzelle challenger de Chassain : 16ème du « 13 »
En 2002, l’UMP Roland Chassain, peu connu, créait la surprise en battant avec 50,98 %, Michel Vauzelle. En 2007, le président PS de la région Paca tente de prendre sa revanche. Il laboure depuis cinq ans un terrain qu’il connaît bien. Pas sûr que cela soit suffisant : Sarkozy a frôlé les 56 % dans la 16ème obtenant même 54,40 % à Arles, la communiste. Une triangulaire est possible si le FN retrouve une partie des suffrages qu’il a perdus aux présidentielles…
Bianco, fiasco ou banco ? 1ère du « 04 »
Le président socialiste du Conseil général des Hautes-Alpes, Jean-Louis Bianco, pourrait perdre son fauteuil de député. Sarkozy a obtenu le 6 mai, 52,44 % dans la 1ère alors qu’il avait fait moins bien que sa moyenne nationale au 1er tour. Explication ? Le mauvais report des voix centristes vers le PS. Le co-directeur de campagne de Ségolène Royal pourrait pourtant trouver son salut le 17 juin si le MoDem-UDF grignote plus de suffrages du côté de l’UMP lors d’une triangulaire.
Ségolin monte au front : 3ème du « 13 »
Le directeur adjoint de la campagne de « Ségolène », Patrick Mennucci alias « Ségolin », espère toujours s’emparer du siège de l’UMP Jean Roatta. Le 6 mai, Sarkozy n’a devancé Royal dans la 3ème que de 318 voix. La partie s’annonce serrée même si Roatta bénéficie de son statut de sortant et de la dynamique d’une probable vague bleue. Victorieux, Mennucci deviendrait un leader socialiste incontournable à Marseille. Battu…
Les derniers des mohicans
Dutoit versus Jibrayel : 4ème du « 13 »
Depuis 1936, la 4ème a toujours été un fief communiste. Mais Frédéric Dutoit, l’un des 2 derniers députés PCF de la région, risque de perdre son siège au profit d’Henri Jibrayel, conseiller général socialiste. Ségolène Royal est arrivée ici en tête le 6 mai avec 57,97 % et Marie-George Buffet n’a obtenu que 4,5 % lors du 1er tour. Maigre consolation pour Dutoit : il a le soutien de la LCR et des amis de Bové…
Vaxès, cours camarade : 13ème circo du « 13 »
Du côté d’Istres et de Martigues, il faudra peut-être bientôt ouvrir un écomusée. Celui du dernier député communiste de Paca, si le second, Frédéric Dutoit, perd son siège à Marseille. Bien que Sarkozy soit ici arrivé en tête, le seul suspense consiste à savoir si René Raimondi, le maire PS de Fos-sur-Mer, pourra passer devant son camarade. Pour ce faire, il devra se dispenser du soutien des dissidents socialistes istréens qui veulent ouvertement sa peau…
Aschieri, écolo en solo : 9ème du « 06 »
Comment André Aschieri, écolo apparenté PS (ex-vert), pourrait-il reconquérir son ancienne circonscription en détrônant l’UMP Michèle Tabarot ? Sarkozy a obtenu 63,63 % à Grasse et 70 % au Cannet le 6 mai ! Même si le maire de Mouans-Sartoux a su créer d’énormes surprises tout au long de trente années d’un parcours politique atypique, le défi semble particulièrement difficile pour l’unique écologiste susceptible d’être élu député en Paca. Une triangulaire avec le MoDem est possible.
Tour de chauffe pour 2008
Rivière boit la tasse : 1ère du « 06 »
65,34 % pour Sarkozy le 6 mai à Nice ! Pourtant, Patrick Allemand, le candidat socialiste dans la 1ère peut créer la surprise. Jérôme Rivière, le député sortant exclu de l’UMP, fera tout pour entraver la victoire d’Eric Ciotti, le candidat mandaté. Au travers de ce dernier, directeur de cabinet de Christian Estrosi, Patrick Allemand affronte le président du Conseil général. Tous bataillent pour pousser un papi, qui n’a jamais fait de résistance, dans les orties : Jacques Peyrat, le maire de Nice, lui aussi UMP jusqu’à nouvel ordre…
Roig n’est plus la reine : 1er du « 84 »
Le 6 mai, dans un Vaucluse submergé par la vague Sarko (60,72 %), Avignon offre 47,98 % à Ségo, soit son meilleur score dans une grande ville de la région. Elle arrive même en tête dans le canton sud, celui de Michèle-Fournier Armand, tête de liste PS dans la 1ère face à Marie-Josée Roig, la maire UMP. Une triangulaire avec la candidate centriste semble possible. Et la défaite de la 1ère magistrate de la ville envisageable. A dix mois des municipales…
Maryse fait de la résistance : 14ème du « 13 »
Affaiblie par les dissensions permanentes qui agitent sa majorité, Mme le maire d’Aix-en-Provence pourrait surfer sur la vague Sarkozy (57,54 % dans la 14ème) pour se faire réélire et se refaire une santé. Alexandre Medvedowsky, qui dispute à Michel Pezet la tête de liste du PS aux prochaines municipales, joue gros en l’affrontant directement. S’il gagne, il devient le leader socialiste incontesté. S’il perd de beaucoup, il ressort de cette bataille très affaibli… De peu, il pourra toujours dire que lui, au moins, a essayé…
Missions impossibles
Guibal, un zeste de citron : 4ème du « 06 »
Le député-maire de Menton est toujours élu avec des scores astronomiques : 67,67 % en 1997, 68,58 % en 2002. Mais chaque fois lors d’un duel face au Front national. Avec la chute de l’extrême-droite et l’absence de Xavier Beck, éternel rival divers droite du Cap-d’Ail, ainsi que la percée des centristes, que peut espérer la socialiste Pascale Gérard ? Être au moins présente au second tour ! Pas si mal dans un département où Sarkozy a obtenu en moyenne, le 6 mai, 68 % des suffrages…
Pons tient la corde : 6ème du « 83 »
Brignoles, ville centre de la 6ème a offert plus de 62 % à Sarkozy le 6 mai. C’est dire si les chances du socialiste Michaël Latz sont minces d’arracher la circonscription à l’UMP Josette Pons. En 2002, celle-ci avait gagné lors d’une triangulaire avec le front national. Une configuration identique l’avait fait perdre en 1997 en faveur du PS Maurice Janetti. Ce mois de juin, le MoDem de Bayrou pourrait s’inviter au second tour. Mais cela sera-t-il suffisant pour déstabiliser l’assise de la députée sortante ?
Vitel : buvez, éliminez ! 2ème du « 83 »
En toute logique, l’UMP Philippe Vitel, élu avec 62 % en 2002, devrait retrouver son siège de député. Mais rien n’est simple, ni très logique, dans cette circonscription où la gauche et la droite étalent leurs divisions internes. De quoi laisser un mince espoir à Robert Gaïa de prendre sa revanche. Il fut député socialiste en 1997 suite à une victoire contre le Front national. L’extrême-droite, cette année, ne devrait pas pouvoir se maintenir. Le score du MoDem, dans l’hypothèse d’une triangulaire, pourrait être déterminant.
Michel Gairaud