Anticor remue la Baronnie de Peynier
L’association Anticor est une association nationale dont le but est la lutte contre la corruption et le retour de l’éthique en politique. Elle s’est illustrée nationalement par le procès des emplois fictifs de la mairie de Paris qui aura vu la condamnation de Jacques Chirac, ou encore l’affaire Karachi, toujours à l’instruction.
Plus localement, l’association, sous l’impulsion de son antenne dans les Bouches-du-Rhône, s’est portée partie civile dans « l’affaire Guérini ». L’action d’Anticor ne pouvait pas se limiter à de grandes affaires de portée nationale. L’affairisme en matière immobilière est en effet un sport très local en raison de la pénurie de foncier, certains maires n’hésitant pas à en profiter.
La section locale a donc décidé d’envoyer un signal fort à tous les maires et pour montrer que l’association veille partout. Notamment dans les petites communes, peut-être plus propices à ce genre de dérives car, de l’aveu même de la Chambre régionale des comptes, passant plus facilement entre les mailles du filet.
Il n’aura pas fallu chercher bien loin, le responsable local de l’antenne des Bouches-du-Rhône de l’association ayant été le témoin, juste sous ses fenêtres, d’un étrange manège. Ainsi, le maire de la petite commune de Peynier, Christian Burle (UMP, réélu dès le 1er tour avec 57 % des voix en mars 2014), s’est déjà fait remarquer par le passé dans les médias en érigeant une statue à la gloire d’un maire au passé contesté durant l’Occupation. Mais aussi avec l’installation sur l’une des parcelles dont il est propriétaire d’une plate-forme de recyclage de boues de station d’épuration qui empeste toute la vallée de l’Arc. Récemment, il a fait l’objet d’un reportage de l’émission « Zone Interdite » sur M6. En ligne de mire ? Sa gestion du foncier.
Anticor ne se contente pas de contester le zonage du nouveau Plan local d’urbanisme (PLU) qui a lui aussi défrayé la chronique dans les journaux locaux, puisqu’ayant été annulé doublement par le tribunal administratif et la cour administrative d’appel. L’association dénonce également des opérations individuelles d’octroi de permis. D’après les documents que nous avons réunis et transmis à la justice, le maire aurait attribué un permis sur un terrain appartenant à ses enfants et un autre sur l’un de ses propres terrains !
Ce qui est formellement interdit par la loi et passible du chef de « prise illégale d’intérêt », un délit très lourdement puni – 5 ans d’emprisonnement et 500 000 euros d’amendes – depuis le durcissement de la loi fin 2013. En effet, le prix des dites parcelles – passant de terre agricole à celui de terrain constructible – s’est entre temps littéralement envolé puisqu’ayant été, pour l’une d’entre elles, multiplié par 80 et leur vente aurait permis de réaliser un chiffre d’affaires de plus d’un million d’euros !
Aujourd’hui ces faits constatés sont entre les mains de la justice qui devra déterminer les responsabilités de chacun et qualifier les infractions éventuelles, Anticor ayant déposé plainte contre X. D’autres affaires sont sous l’investigation de l’association et feront l’objet d’un traitement similaire. En attendant, à la veille des élections municipales, l’association voit de plus en plus de candidats signer sa charte. Même à Peynier !
Plus d’information : http://anticor13.over-blog.com et http://monpeynier.over-blog.com