A vot’ santé !
Diafoirus libéraux
J’ai la rate qui s’dilate, j’ai le foie qui est pas droit, les urgences en déshérence, mon médecin qui habite loin, l’infirmière dans une civière, l’hôpital au stade final, mon psychiatre qu’est acariâtre, le CHU hypertendu… Ah ! Bon Dieu, qu’c’est embêtant d’être toujours patraque ! Ah ! Bon Dieu, qu’c’est embêtant, je ne suis pas bien portant !
La complainte du système de santé prend de l’ampleur. Et même si l’humour carabin est de tradition dans les hôpitaux, il faudra probablement plus d’un comique troupier pour y dérider le personnel et les patients en souffrance. De fait, de la médecine du travail à la médecine scolaire, sans oublier la psychiatrie, c’est l’ensemble de la politique publique de santé qui est convalescente.
Partout, il est question de diminution des coûts, de réduction de personnels, d’augmentation de l’activité. Comme si un hôpital était une simple entreprise commerciale et la santé un produit ordinaire. Et en toute logique libérale, les Diafoirus recourent, comme du temps de Molière, au sempiternel remède : la saignée !
Pourtant la main invisible du marché peine à réguler l’offre et la demande. Pour preuve en Paca, région prisée par les médecins généralistes et spécialistes sur la côte et dans les métropoles, se développent, dans les campagnes mais aussi les quartiers populaires, des déserts médicaux. Partout, avec l’explosion des maladies chroniques liées à la pollution et aux pressions sociales, les besoins de soins sont immenses. Y répondre, inconditionnellement, pour tous, n’est pas un luxe.
Michel Gairaud
Au sommaire de l’enquête « A vo’« , publiée dans le Ravi n°161, daté avril 2018. Actuellement chez les marchands de journaux en Paca : p.8 & 9 Grand corps malade (APHM) p. 9 Blues à Sainte-Musse ( p. 10 Mirages en plein désert (déserts médical du « 04 ») p.10 Médecins de campagne (élus) p. 10-11 Les parents pauvres de la santé (scolaire, travail, psychiatrie) p. 11 Strip dessiné de Yakana p. 12 Des médecines de plus en plus complémentaires p. 12 « Breaking bad« , tribune libre de Philippe Pujol