Pas toujours au sommet !

février 2021 | PAR Michel Gairaud
Avec ses stations de ski fermées, la montagne n’est pas au top. Mais le Covid ne fait qu'accélérer, avec le réchauffement, la crise de « l’or blanc ». Pourtant que les Alpes sont belles !

Petite merveille du marketing territorial. Toutes les stations sont fermées en raison du coronavirus ? Même pas mal ! L’agence de communication du pays des Écrins déploie son savoir faire pour sauver la saison d’hiver. Et parmi un panel d’activités comme le ski de randonnée ou les promenades en raquettes, elle sort une carte maîtresse : un escape game avalanches. Vous avez 18 minutes pour rechercher un matériel de sécurité enfoui sous la neige…

Mais attention, une crise sanitaire peut en cacher une autre. Le modèle de développement de la montagne, basé sur le tourisme de masse et le ski, était déjà sorti de piste. L’or blanc ne ruisselle plus depuis longtemps. Et les effets du réchauffement climatique se mesurent année après année : la moitié des stations pourraient fermer d’ici 2050. Les Alpes du Sud seront particulièrement frappées avec un enneigement de plus en plus aléatoire en-dessous de 1 800 mètres.

Plus bas, dans les vallées et la Haute Provence, les activités économiques ont fondu et le chômage reste au sommet, sept points au-dessus de la moyenne régionale. Se loger devient difficile avec une pression foncière à la hausse, accentuée par le désir d’air pur et de résidences secondaires des citadins les plus fortunés. Alors vivre et travailler – autrement ? – au pays n’est pas toujours facile. Pourtant que les Alpes sont belles ! Comme dans la Roya, même meurtrie par les inondations, où ses habitants rêvent plus que jamais d’un avenir en « vert »…

Imprimer