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Je suis un palindrome. Mais si je suis aussi exceptionnel, c’est surtout parce que je suis le nombre de forains qui ont pu réinvestir le marché de la Plaine à Marseille le 3 mai, près de quatre ans après sa fermeture. Vous savez, cette place qui accueillait le seul espace de jeux du quartier, qui a connu des nuits d’émeutes et un mur digne de celui de Berlin faute de réelle concertation sur le projet avec les habitants (Cf le Ravi n°165). Si le Ravi a retrouvé une partie du mur (Cf le Ravi n°193), les forains n’ont eux pas tous récupéré leur place. Car j’étais 238 il y a trois ans et sept mois. Certains auraient arrêté leur activité. Mais la mairie a toujours été soupçonnée de vouloir me limiter. Avec Gaudin, j’aurais même été 183. Le Printemps Marseillais m’espérait à 202, ce qui aurait aussi fait de moi un ambigramme. Dommage.
Reste à savoir quels forains je suis vraiment. La nouvelle majorité communique sur un « marché alimentaire » alors que jusqu’à sa fermeture j’étais plutôt des vendeurs de produits bon marché (vêtements, tissus, produits cosmétiques et ménagers, babioles). Une certitude : je suis très attendu et je serai plus écolo. J’ai promis d’en finir avec les sacs plastiques qui décoraient les arbres du secteur les jours de mistral.
* Nous avons dû modifier la chronique car le jour du marché la mairie, qui semble avoir été dépassée, a finalement accueillie plus de forains que prévu.